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Le Rhône en 100 questions : 4-08 Le Rhône peut-il approvisionner un autre bassin versant ?

De Wikibardig
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










Le bassin versant est un territoire dont les cours d’eau drainent les eaux précipitées en direction d’un exutoire, qui est la Méditerranée dans le cas du Rhône.


Ce fleuve est déjà utilisé depuis 1960 pour l’approvisionnement en eau du Languedoc oriental, région située hors de son bassin, que la nature a faiblement dotée et qui connaît une forte croissance de la demande ; les volumes réellement mobilisés sont cependant restés faibles.
La question a trouvé une nouvelle actualité à la fin des années 1990 avec un projet de transfert à plus longue distance, qui plus est un projet proposant la vente d’eau du Rhône à la Catalogne et surtout à la métropole de Barcelone. Elle est d’autant plus sensible que le recours à l’eau du Rhône pourrait se développer dans le contexte d’une raréfaction de la ressource liée aux effets du changement climatique et à une augmentation des prélèvements dans le bassin.
En 1995, la Généralité de Catalogne a favorisé la constitution d’un Groupement européen associant BRL (Compagnie du Bas Rhône-Languedoc), et le distributeur d’eau ATLL. Le projet, qui en est resté au stade des études, envisageait de fournir 10 m3/s à Barcelone (entre 6 et 15 m3/s selon les options, plus 4 m3/s au littoral français), en branchant une conduite souterraine à l’extrémité du canal BRL desservant déjà Montpellier (La Méjanelle).
Côté barcelonais, un des intérêts du projet est de sécuriser l’approvisionnement en eau potable sans interférer avec le Plan hydrologique espagnol qui prévoit des transferts massifs dans le Sud de la péninsule. Le transfert, éloigné de la conception intégrée de la gestion de la ressource, se revendique d’une gestion de l’eau « partagée », mais des considérations économiques et politiques multiples font que l’Espagne, comme la France, restent très prudentes.

barrage de villeneuve
Si l’on s’en tient aux impacts qu’un tel transfert serait susceptible de produire sur le Rhône, ils ont été considérés comme limités :
  • la totalité des prélèvements, en y incluant l’irrigation de la Camargue, serait sans influence notable sur l’hydrologie du Rhône.  Les étiages moyens, voisins de 500 à 600 m3/s à Beaucaire, sont en effet plus tardifs que le pic de consommation (juillet). Toutefois, les scénarios du réchauffement climatique sont assez pessimistes quant aux débits du Rhône dans le futur ;
  • le prélèvement serait sans effet sur la charge solide du fleuve à l’embouchure ;
  • l’influence du prélèvement sur la remontée du « coin salé » (eaux marines entrant dans le Rhône en situation d’étiage, sous l’eau douce plus légère) serait beaucoup plus faible que celle des changements induits par l’éventuelle remontée du niveau marin.
canal philippe lamour pour l irrigation du languedoc oriental



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