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Le Rhône en 100 questions : 6-10 Les micropolluants sont-ils un enjeu pour le Rhône ?

De Wikibardig
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










Les micropolluants ont une caractéristique particulière : ils sont difficiles à appréhender (faibles concentrations, difficilement détectables et analysables) et concernent une très large gamme de produits. Les vecteurs de pollution sont nombreux et les effets variés.
Malgré les difficultés techniques, des avancées importantes ont été enregistrées en termes de connaissance et de lutte.



Sommaire

Pourquoi parle-t-on de micropolluants ?


La catégorie des micropolluants rassemble des produits synthétiques et des éléments minéraux.
On parle de « micropolluants » car ces contaminants ont des impacts nocifs même en très petite quantité, avec des effets toxiques divers : l’inhibition de la croissance, de la respiration, de la reproduction, voire la mort. L’ordre de grandeur des concentrations auxquelles ils peuvent agir est le microgramme par litre (10-6 g/l) ou le nanogramme par litre (10-9 g/l).


De quels produits s’agit-il ?


Le terme générique de micropolluant englobe un nombre très important de produits. Potentiellement ce sont des dizaines de milliers de substances qui sont émises par les activités industrielles, les pratiques agricoles ou les rejets domestiques.
Dans les milieux aquatiques, le nombre de substances retrouvées est de l’ordre de quelques centaines.
Il s’agit de métaux et métalloïdes, de pesticides (herbicides, insecticides, fongicides et autres biocides) et d’autres micropolluants provenant des activités industrielles ou artisanales, de la combustion des produits pétroliers et des usages domestiques. Ils ont pour nom : HAP, PCB, peintures, solvants, désinfectants, vernis, détergents… Les résidus de produits pharmaceutiques sont également considérés, ainsi que les radioéléments.

chromatographie liquide et la spectrometrie de masse en tandem

chromatogramme de 6 composes estrogeniques

Quels risques pour la nature et les humains ?


Les risques s’apprécient en combinant le niveau d’exposition des organismes aquatiques ou de l’homme avec la toxicité des substances. La présence des micropolluants dans les milieux aquatiques entraîne un risque d’appauvrissement biologique, les espèces les plus sensibles régressant au profit des plus tolérantes.
Pour l’homme, les cas d’intoxication sont rares à l’exception des cas de pollution accidentelle ou de pollution chronique forte. Des normes de qualité sont fixées pour la production d’eau potable et les poissons, afin de protéger le consommateur.


Le Rhône et les micropolluants


Le Rhône est un fleuve exposé. Les activités industrielles sont très développées dans le domaine de la chimie tout le long de son linéaire et audelà sur son bassin versant. La présence des grosses agglomérations est une source d’apport de micropolluants d’origine domestique, artisanale, ou liés à l’entretien des infrastructures et voiries. L’existence dans son bassin versant de secteurs d’agriculture intensive ajoute à sa vulnérabilité. Enfin, la proximité de grands axes routiers très fréquentés est également un facteur de risque. Il est donc pertinent de considérer que la problématique des micropolluants est un enjeu fort pour le Rhône.

La mobilisation des différents acteurs a permis un diagnostic par différentes techniques d’analyse chimique et des études d’écotoxicité. La présence de différentes substances a été identifiée, en particulier en aval de Lyon. Grâce à la capacité du Rhône à diluer, la contamination s’observe essentiellement dans les sédiments et relativement peu dans l’eau. Des effets sur les organismes ont toutefois été mis en évidence.
Des actions ont été engagées pour limiter les rejets en micropolluants, avec des opérations comme le SPIRAL-Eau dans l’agglomération lyonnaise. Pour autant, il s‘agit encore d’un chantier nécessitant une forte mobilisation.


Ce qu’il faut retenir


Un micropolluant a un effet toxique à très basse concentration.
Il s’agit essentiellement de produits chimiques complexes de synthèse mais aussi de certains éléments
minéraux.
Le Rhône est particulièrement exposé. Une contamination a été observée, ce qui a mobilisé les acteurs pour limiter les rejets, industriels notamment.
L’enjeu est important et justifie de poursuivre la lutte sur toutes les sources d’émission.




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