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Le Rhône en 100 questions : 9-09 Quelles sont les espèces exotiques présentes le long du Rhône ?

De Wikibardig
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Problème très ancien, les invasions biologiques ont pris une ampleur considérable durant les cinquante dernières années. Avec la banalisation des voyages et la recherche de nouvelles espèces commercialisables, la prolifération d’espèces invasives ne cesse de croître.

Sommaire


L’importance du phénomène


dikerogammarus villosus
En France, le nombre d’espèces allochtones représente à peu près 10 % du nombre d’espèces autochtones. L’expansion de l’aire occupée par ces espèces est très souvent liée aux systèmes fluviaux qui assurent leur transport et la régénération de milieux pionniers qui favorisent leur implantation.

Pour les plantes, l’altération des berges et des milieux annexes constitue un facteur favorable à cette colonisation.
Pour les espèces animales, à partir de points d’introduction, l’extension de l’aire de répartition est facilitée le long des cours d’eau, voies de colonisation naturelles. Certaines introductions sont très anciennes comme celle de la carpe, apportée par les Romains. D’autres sont très récentes comme Jaera istri, une aselle originaire du Danube dont les premiers spécimens ont été repérés en 2007. Plus de quatre vingt espèces exotiques sont présentes dans la vallée du Rhône, les principales espèces sont répertoriées dans le tableau suivant.

Les biocénoses des berges du Rhône ont été altérées par les aménagements divers. L’essartage régulier des bancs de galets des Vieux Rhône, réalisé dans le cadre de l’entretien des voies d’écoulement en crue, met à disposition des plantes invasives des espaces vierges à coloniser.
De plus, le réchauffement climatique favorise l’installation d’espèces thermophiles (capable de vivre à des températures très élevées) (jussie, crevette palomète…). Une fois l’introduction effective, la dispersion rapide des individus, propagules ou des graines rend vaine toute tentative d’éradication ou de limitation de la colonisation.


  • Exemples d’espèces végétales invasives


 – La jussie (Ludwigia peploïdes) recouvre très rapidement les surfaces d’eau libre des plans d’eau et canaux. Elle constitue un écran à la lumière et provoque l’asphyxie des étangs qu’elle colonise.
 – Les Renouées du Japon (Fallopia sp.), transportées par les engins de chantiers et introduites le long des routes, colonisent les berges de rivières où elles constituent des fourrés denses éliminant toute autre espèce.
 – L’Ambroisie (Ambrosia artemisiifollia), plante annuelle proche des armoises, se développe en été dans des espaces dépourvus de végétation. Elle colonise les champs de céréales récoltés et les berges de cours d’eau.

  • Exemples d’espèces animales invasives


 – L’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), souvent introduite pour des raisons halieutiques, concurrence les espèces autochtones d’écrevisse toutes en voie de disparition.
 – La tortue de Floride (Trachemys scripta elegans), introduite dans les zones humides par des personnes qui souhaitent s’en débarrasser, concurrence la cistude d’Europe, tortue indigène devenue rare dans le bassin du Rhône.
 – La grenouille taureau (Rana castesbeiana), découverte il y a trois ans sur le Haut Rhône, limite les possibilités d’accès aux sites de reproduction des espèces de grenouilles autochtones.

renouee du japon rives du vieux rhone de bregnier cordon
groupe de tortues de floride

Quel est l’impact des espèces invasives ?


Elles concurrencent les espèces autochtones (les plus vulnérables sont menacées de disparition) et les espèces locales qui ont une importance économique.

  •  Leur lutte et éradication a un coût économique.
  •  Elles peuvent avoir un impact sur la santé : l’ambroisie dont le pollen constitue un allergène affecte une part importante de la population.


Face aux espèces invasives, quelles sont les propositions du Plan Rhône ?


  •  Un observatoire pour localiser et suivre la progression des espèces.
  •  Une sensibilisation des professionnels intervenant en milieu naturel.
  •  La création d’un guide de bonnes pratiques.
  •  Une sensibilisation du public, vecteur de dissémination.
  •  Des actions d’éradication ou de contention de plantes exotiques envahissantes dans des secteurs prioritaires au regard de la biodiversité, de menaces sur la santé humaine ou d’impact sur l’économique locale.


Tableau des espèces exotiques représentes dans la vallée du Rhône

tableau des especes exotiques representes dans la vallee du rhone
tableau des especes exotiques representes dans la vallee du rhone multi1082
tableau des especes exotiques representes dans la vallee du rhone multi1081
tableau des especes exotiques representes dans la vallee du rhone multi1083


Ce qu’il faut retenir


De nombreuses espèces exotiques sont présentes dans et au bord du Rhône. Si l’impact de certaines d’entre
elles reste relativement peu connu, d’autres posent des problèmes graves d’invasion biologiques et les moyens d’éradication sont souvent inefficaces en raison de la très grande capacité de colonisation de ces espèces.



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