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Bioindicateur (HU)

De Wikibardig

Traduction anglaise : Bioindicator, Biomarker

Dernière mise à jour : 14/01/2022

Élément de la biocénose d'un écosystème susceptible de fournir une information sur la qualité globale et/ou le niveau de pollution de ce dernier.

Les bioindicateurs peuvent être utilisés soit pour étudier une pollution spécifique, soit pour obtenir une image globale de la qualité du milieu. Il en existe un grand nombre qui peuvent être classés soit en fonction des objectifs pour lesquels ils sont utilisés, soit en fonction de la méthode utilisée.

Différents objectifs des bioindicateurs

En fonction des objectifs poursuivis, on peut distinguer trois familles d'indicateurs (voir https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers16-07/010045068.pdf) :

  • Les bioindicateurs d'exposition (ou d'alerte) : ils sont destinés à révéler de façon précoce l'existence d'une pollution (avant que des effets plus graves ne se manifestent au niveau de l'écosystème), et si possible d'en déterminer la cause ; il s'agit essentiellement d'indicateurs toxicologiques basés sur l'utilisation de mesures biochimiques.
  • Les bioindicateurs de diagnostic : ils sont destinés à mesurer les perturbations dues aux activités humaines en comparant la situation dans le milieu étudié et la situation dans un milieu peu ou pas perturbé, dit de référence.
  • Les bioindicateurs d'objectifs : ils sont destinés à juger du degré d'atteinte des objectifs ; ils doivent à la fois permettre une évaluation globale de la qualité du milieu et être faciles à comprendre par le public et les élus ; on utilise souvent la présence ou la densité d'espèces emblématiques (truite, saumon, loutre, etc.).(Granger, 2009).

Différents types de bioindicateurs

En fonction des objectifs poursuivis, on utilise différents types de bioindicateurs. Une classification possible, prenant en compte le type d'informations fourni (en lien avec l'objectif), l'échelle de temps considérée et la nature des tests réalisés, est la suivante (Voir figure 1) :

  • Les biomarqueurs permettent d'évaluer l'influence d'une pollution ou d'un toxique particulier sur les individus. Ils sont le plus souvent mesurés sur les tissus d’un organe (foie, gonades, ...). Ils présentent souvent une forte pertinence toxicologique mais une pertinence écologique plus faible. Ces techniques peuvent aider à fournir une évaluation a priori du risque par l'identification des dommages susceptibles d'être causés aux individus, voire à leur population.
  • Les tests biotiques (ou tests de toxicité) s'intéressent aux effets des polluants sur des organismes tests (tests létaux ou sub-létaux). Leur pertinence toxicologique et écologique est équilibrée. La détermination des critères de toxicité, telles que la mortalité, les perturbations cellulaires, les changements de poids, la variation des taux de reproduction ou de prise de nourriture permet définir les concentrations toxiques et les concentrations sans effet. Au Royaume-Uni ou aux États-Unis, ces méthodes constituent, depuis la fin du XXème siècle, le support de la mesure de la toxicité directe globale d'un effluent (Direct Toxicity Assessment) et permettent d'instruire les demandes d'autorisation de rejets basés sur leur toxicité (Toxicity Based Consents). En France elles sont utilisées pour calculer la redevance pollution.
  • Les indices biotiques reposent sur l'étude des populations (par exemple présence ou absence d'espèces indicatrices). Ils présentent une forte pertinence écologique mais une faible pertinence toxicologique. L'abondance relative de certaines espèces a été utilisée depuis le début des années 60 comme indicateur du niveau de stabilité environnementale ou pour mesurer la position d'une espèce dans des limites définies de tolérance (voir par exemple Indice Biologique Global Normalisé / IBGN (HU)). Les indices biotiques servent de base à l'évaluation de l'état écologique des masses d'eau.


Figure 1 : Position des trois grands types de bioindicateurs dans le plan représentativité-temps de réponse d'après [Khalanski & Souchon, 1994].


Nota : En anglais, on devrait normalement réserver le terme bioindicator aux cas où l'on travaille avec des groupes d'espèces plus ou moins sensibles à la pollution (par exemple les gammares), et le terme biomarker aux cas où l'on s'intéresse à des individus isolés.

Bibliographie

  • Granger, D. (2009) : Méthodologie d'aide à la gestion durable des eaux urbaines ; thèse de doctoral INSA de Lyon ; 210p. Disponible sur http://csidoc.insa-lyon.fr/these/2009/granger/these.pdf.
  • Khalanski, M. et Souchon, Y. (1994) : Quelles variables biologiques pour quels objectifs de gestion ? ; Séminaire national : "Les variables biologiques : des indicateurs de l'état de santé des écosystèmes aquatiques" ; Ministère de l'environnement / GIP hydrosystèmes / AGHTM ; Paris ; pp. 49-101 ; novembre 1994.

Voir également : Qualité des milieux aquatiques (HU).

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