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Indice Biologique Global Normalisé / IBGN (HU) : Différence entre versions

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Un des principaux [[Indice biotique / IB (HU)|indices biotiques]] utilisés en France pour mesurer [[Etat écologique (HU)|l’état écologique]] des masses d’eau.  
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<u>Dernière mise à jour</u> : 20/05/2022
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[[Indice biotique / IB (HU)|Indice biotique]] fondé sur les [[Macroinvertèbré benthique (HU)|macroinvertébrés benthiques]] longtemps utilisé en France pour mesurer [[Etat écologique (HU)|l’état écologique]] des cours d'eau.  
  
 
==Éléments d'historique==
 
==Éléments d'historique==
  
Historiquement, cette méthode remonte à 1964, date à laquelle Woodiwiss proposa le biotic index [Blandin, 1986], qui fut ensuite repris par [Tuffery & Verneaux, 1967] sous le nom d'index biotique. Cette méthode fut ensuite améliorée sous le nom d'Indice de qualité biotique générale (IQBG) [Verneaux et al., 1978]. Un protocole voisin l'Indice biologique général (IBG) fut normalisé une première fois en 1985, puis en 1992 sous le nom d'Indice biotique global normalisé (IBGN) (norme NF T 90 350) [AFNOR, 1992].
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Historiquement, cette méthode remonte à 1964, date à laquelle Woodiwiss proposa le ''biotic index'' (Blandin, 1986), qui fut ensuite repris par Verneaux et Tuffery (1967) sous le nom d'index biotique. Cette méthode fut ensuite améliorée sous le nom d'Indice de qualité biotique générale (IQBG) (Verneaux ''et al.'', 1982). Un protocole voisin l'Indice biologique général (IBG) fut normalisé une première fois en 1985, puis en 1992 sous le nom d'Indice biotique global normalisé (IBGN) (norme NF T 90 350). Pendant longtemps cette méthode a fait partie des plus utilisées au monde.
  
 
==Principes de la méthode==
 
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Cet indice est fondé sur l'analyse des peuplements des macro-invertébrés benthiques considérés comme des [[Espèce indicatrice (HU)|espèces indicatrices]]. L'intérêt principal de la méthode est le grand nombre de taxons pris en compte (138) répartis en 9 [[Groupe faunistique indicateur / GFI (HU)|groupes faunistiques indicateurs]] (GI) par ordre de polluto-sensibilité croissante.
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Les méthodes de prélèvements et d’échantillonnage sont normalisées de façon à assurer une bonne reproductibilité des résultats. Une fois l'échantillon déterminé, l'IBGN est établi à partir d'un tableau de détermination qui tient compte à la fois de sa variété taxonomique (plus la biodiversité est grande et meilleure est la qualité) et de la polluto-sensibilité des groupes faunistiques présents. Le résultat est une note entre 0 et 20 que l'on peut ensuite traduire en indication de qualité  (figure 1).
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==Domaine d'application==
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La méthode est bien adaptée pour les rivières de taille intermédiaire (profondeur inférieure à 1 mètre) peu turbides et avec des vitesses suffisamment faibles pour permettre l'échantillonnage. Elle a beaucoup été utilisée en France jusqu'en 2021 pour évaluer la qualité des cours d'eau dans le cadre de la [[Directive cadre sur l’eau / DCE (HU)|DCE]]. Elle est cependant peu discriminante et on lui préfère aujourd'hui l’Indice Invertébrés Multi-Métrique (I2 M2 ) plus robuste et davantage sensible aux pressions anthropiques (Reyjol ''et al'', 2012) ; c'est d'ailleurs cette nouvelle méthode qui est proposée à sa place pour le troisième cycle de la DCE qui commence en 2022.
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<u>Bibliographie</u> :
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* Archaimbault, V. et Dumont, B. (2010) : L’indice biologique global normalisé (IBGN) : principes et évolution dans le cadre de la directive cadre européenne sur l’eau ; Sciences Eaux & Territoires n°01 ; pp 36-39.
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* Blandin, (1986): Bioindicateurs et diagnostic des systèmes écologiques ; Bull. Ecol. 17 (4) ; pp. 215-307 ; 1986.
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* Reyjol, Y., Spyratos, V., Basilico, L. (2012) : Bioindication, des outils pour évaluer l’état des milieux aquatiques ; synthèse des rencontres de l’ONEMA ; 31p. ; disponible sur [https://www.eaufrance.fr/sites/default/files/2018-07/bioindication-outils-d-evaluation-onema-2012.pdf https://www.eaufrance.fr]
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* Verneaux, J., Tuffery, G. (1967) : Une méthode zoologique pratique de détermination de la qualité des eaux courantes ; Indices biotiques ; Ann. Sci. Univ. Besançon, Zool., 2 ; pp 79-89.
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* Verneaux ''et al''. (1982) : Une nouvelle méthode pratique d'évaluation de la qualité des eaux courantes. Un indice biologique de qualité générale (I.B.G.) ; Ann. Sci., Univ. Fr. Comté, Biol. Anim., 4 (3) ; pp. 11-19.
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<u>Pour en savoir plus</u> :
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* [http://eduterre.ens-lyon.fr/thematiques/hydro/travail-coop/protocoles/ibgn/ibgntxt site eduterre]
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[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]]
 
[[Catégorie:Evaluation_de_la_qualité_biologique_et_écologique_de_l'eau_et_des_milieux_aquatiques_(HU)]]
 
[[Catégorie:Evaluation_de_la_qualité_biologique_et_écologique_de_l'eau_et_des_milieux_aquatiques_(HU)]]

Version du 20 mai 2022 à 08:41

Traduction anglaise : Standardized global biological index / SGBI

Dernière mise à jour : 20/05/2022

Indice biotique fondé sur les macroinvertébrés benthiques longtemps utilisé en France pour mesurer l’état écologique des cours d'eau.

Éléments d'historique

Historiquement, cette méthode remonte à 1964, date à laquelle Woodiwiss proposa le biotic index (Blandin, 1986), qui fut ensuite repris par Verneaux et Tuffery (1967) sous le nom d'index biotique. Cette méthode fut ensuite améliorée sous le nom d'Indice de qualité biotique générale (IQBG) (Verneaux et al., 1982). Un protocole voisin l'Indice biologique général (IBG) fut normalisé une première fois en 1985, puis en 1992 sous le nom d'Indice biotique global normalisé (IBGN) (norme NF T 90 350). Pendant longtemps cette méthode a fait partie des plus utilisées au monde.

Principes de la méthode

Cet indice est fondé sur l'analyse des peuplements des macro-invertébrés benthiques considérés comme des espèces indicatrices. L'intérêt principal de la méthode est le grand nombre de taxons pris en compte (138) répartis en 9 groupes faunistiques indicateurs (GI) par ordre de polluto-sensibilité croissante.


Figure 1 : Exemple de tableau de détermination de l'IBGN ; Source : Archaimbault et Dumont (2010).

Les méthodes de prélèvements et d’échantillonnage sont normalisées de façon à assurer une bonne reproductibilité des résultats. Une fois l'échantillon déterminé, l'IBGN est établi à partir d'un tableau de détermination qui tient compte à la fois de sa variété taxonomique (plus la biodiversité est grande et meilleure est la qualité) et de la polluto-sensibilité des groupes faunistiques présents. Le résultat est une note entre 0 et 20 que l'on peut ensuite traduire en indication de qualité (figure 1).

Domaine d'application

La méthode est bien adaptée pour les rivières de taille intermédiaire (profondeur inférieure à 1 mètre) peu turbides et avec des vitesses suffisamment faibles pour permettre l'échantillonnage. Elle a beaucoup été utilisée en France jusqu'en 2021 pour évaluer la qualité des cours d'eau dans le cadre de la DCE. Elle est cependant peu discriminante et on lui préfère aujourd'hui l’Indice Invertébrés Multi-Métrique (I2 M2 ) plus robuste et davantage sensible aux pressions anthropiques (Reyjol et al, 2012) ; c'est d'ailleurs cette nouvelle méthode qui est proposée à sa place pour le troisième cycle de la DCE qui commence en 2022.

Bibliographie :

  • Archaimbault, V. et Dumont, B. (2010) : L’indice biologique global normalisé (IBGN) : principes et évolution dans le cadre de la directive cadre européenne sur l’eau ; Sciences Eaux & Territoires n°01 ; pp 36-39.
  • Blandin, (1986): Bioindicateurs et diagnostic des systèmes écologiques ; Bull. Ecol. 17 (4) ; pp. 215-307 ; 1986.
  • Reyjol, Y., Spyratos, V., Basilico, L. (2012) : Bioindication, des outils pour évaluer l’état des milieux aquatiques ; synthèse des rencontres de l’ONEMA ; 31p. ; disponible sur https://www.eaufrance.fr
  • Verneaux, J., Tuffery, G. (1967) : Une méthode zoologique pratique de détermination de la qualité des eaux courantes ; Indices biotiques ; Ann. Sci. Univ. Besançon, Zool., 2 ; pp 79-89.
  • Verneaux et al. (1982) : Une nouvelle méthode pratique d'évaluation de la qualité des eaux courantes. Un indice biologique de qualité générale (I.B.G.) ; Ann. Sci., Univ. Fr. Comté, Biol. Anim., 4 (3) ; pp. 11-19.

Pour en savoir plus :

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