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Indice biotique / IB (HU)

De Wikibardig

Traduction anglaise : Biotic index / BI

Dernière mise à jour : 20/05/2022

Bioindicateur dédié à la mesure globale de la qualité biologique et écologique d'un écosystème aquatique et fondé sur la présence ou l'absence d'espèces clés, ou/et sur l'abondance et la richesse (diversité) des espèces présentes (espèces indicatrices) ; on parle également d'indice biologique ou d'index biotique, ce dernier terme étant plutôt un anglicisme.


Figure 1 : Aselle (Asellus aquaticus) : une espèce détritivore fréquente dans les eaux riches en matières organiques ; Source : http://www.ecosociosystemes.fr/indice_biotique.html.

Sommaire

Éléments d'historique

L'historique des indices biotiques peut se résumer à trois dates clés (Blandin, 1986 ; Bonnin et al., 2015):

  • Années 1960 : mise au point du biotic index par Woodiwiss (1964), adapté en France sous le nom indice biotique (IB) par Verneaux et Tuffery (1967) ; ces deux indices sont fondés sur les peuplements de macroinvertébrés benthiques et adaptés aux rivières.
  • 1992 : Publication de la loi sur l’eau posant le principe de la préservation des écosystèmes aquatiques et provoquant la généralisation d'indices biotiques normés, en particulier l'IBGN (Indice Biologique Global Normalisé) pour mesurer de façon homogène l’état de santé de ces écosystèmes.
  • 2000 : Publication de la Directive cadre sur l'eau imposant le retour au bon état écologique des masses d'eau et développement d'une réflexion commune à l'échelle européenne pour définir des indices permettant d’évaluer l’état écologique des différents types de masses d'eau ; construction des approches dites multimétriques et construction d'indices DCE-compatibles.

Différents types d'indices biotiques

Intérêts et limites des indices biotiques

Le principal intérêt des indices biotiques est leur capacité d'intégration :

  • intégration des différentes pressions pesant sur l'écosystème (pressions physiques, chimiques, anthropiques, etc.) ;
  • intégration du temps et capacité à tenir compte de perturbations très courtes et peu fréquentes ;
  • intégration des pressions sur les différents stades de développement des organismes étudiés ;
  • intégration des différentes relations spatiales entre l'écosystème étudié et les autres écosystèmes, par exemple relations amont-aval (en particulier dans le cas d'espèces mobiles) ;
  • intégration de l'accumulation des effets dans la chaine alimentaire : bioaccumulation des polluants, dégradation de certains maillons de la chaine alimentaire (par exemple diminution des proies du fait de l'usage de pesticides) ;
  • etc.

Par ailleurs, surtout si l'indice intègre la présence d'espèces emblématiques (poissons par exemple), bonne qualité pédagogique et informative pour le public et le élus.

En revanche, si ces indices sont capables de donner une bonne image de l'état écologique du milieu ils sont généralement moins performants pour aide à identifier les causes de sa dégradation et donc les actions à mener pour l'améliorer.

Utilisation des indices biotiques

La valeur des indices biotiques est généralement une note comprise entre 0 et 20. Il existe différents indices selon les espèces prises en compte, les conditions de l'échantillonnage et la méthode d'agrégation utilisée. Ces méthodes reposent souvent sur des prélèvements effectués sur le fond (dans la zone benthique). Les peuplements d'invertébrés benthiques (larves d'insectes, crustacés, mollusques, vers, etc.) sont en effet d’excellents indicateurs qui intègrent l’ensemble des stress auquel l’écosystème a été soumis sur une période longue.

En France on utilise généralement l'Indice Biologique Global Normalisé.

Bibliographie :

  • Blandin, (1986): Bioindicateurs et diagnostic des systèmes écologiques ; Bull. Ecol. 17 (4) ; pp. 215-307 ; 1986.
  • Reyjol, Y., Spyratos, V., Basilico, L. (2012) : Bioindication, des outils pour évaluer l’état des milieux aquatiques ; synthèse des rencontres de l’ONEMA ; 31p. ; disponible sur https://www.eaufrance.fr
  • Verneaux, J., Tuffery, G. (1967) : Une méthode zoologique pratique de détermination de la qualité des eaux courantes ; Indices biotiques ; Ann. Sci. Univ. Besançon, Zool., 2 ; pp 79-89.
  • Woodiwiss, F. S. (1964) : The biological system of stream classification used by the River Trent Board ; Chem. Indust. ; n°14 ; pp.443–447 ;


Pour en savoir plus :

  • Bonnin, J.B., Colin, J.C., Renou , B. (2015) : Les indicateurs biologiques des milieux aquatiques : cahiers de l'eau des CPIE ; N° 12 ; 24p. ; disponible sur https://reseau-eau.educagri.fr
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