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(DIGUE 2020, de la terre traitée à la chaux pour des digues maritimes résistantes en bord de Méditerranée')
 
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== ''Erosion interne et externe des digues et barrages en remblai - I-RISK Journées d’études''' ==  
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== ''DIGUE 2020, de la terre traitée à la chaux pour des digues maritimes résistantes en bord de Méditerranée''' ==  
 
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Ce webinaire réalisé le 11 mars 2021 dans le cadre de la '''communauté I-RISK''' traite de l'érosion interne et externe des digues et barrages en remblai.
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Digue 2020 est une plateforme de recherche INRAE unique au monde. Située en Camargue, elle permet aux scientifiques de tester dans un laboratoire de digue maritime in situ, la durabilité et la résistance à l’érosion d’un matériau constitué d’un sol traité à la chaux.  
  
Cette web-conférence animée par Stéphane Bonelli (INRAE) et Eric Vincens (Centrale Lyon) est l'occasion de faire le point sur les connaissances concernant l'érosion des digues et barrages en remblai.
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'''Explications en vidéo ici :''' '''[https://www.youtube.com/watch?v=fV1R5ip-ics&t=137s. ici]
  
Elle est subdivisée en '''deux parties''' avec :
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'''Inondation en contexte de changement climatique, s’assurer que les ouvrages puissent faire face'''
  
'''Un état des connaissances et des pratiques concernant l’érosion interne et externe des digues et barrages en remblai (Stéphane Bonelli - INRAE)'''
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La France comporte quelques 10 000 km de digue dont 1 000 km de digues maritime. La région Sud PACA compte à elle-seule 2 500 km en bordure de la Méditerranée, du Rhône ou d’autres cours d’eau. Avec 25% du littoral français urbanisé, ces ouvrages protègent d’importants enjeux humains, économiques et environnementaux en protégeant des habitants, des entreprises, des écosystèmes et ils participent au développement économique d’un territoire. Adapter ces ouvrages aux problématiques de changement climatique est un enjeu majeur pour les zones côtières dont le littoral subira l’élévation du niveau de la mer jusqu’à 60 cm à horizon 2100.
  
'''Le rôle des filtres granulaires dans la mitigation de l'érosion interne dans les ouvrages hydrauliques (Eric Vincens - LTDS, Ecole Centrale de Lyon)'''
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Sur le plan structurel, les digues datent en majorité du 19e siècle et nécessitent des investissements financiers de remise à niveau, de confortement voire de reconstruction. À côté de cet effort financier, il y a une volonté de réhabiliter avec une empreinte environnementale la plus faible possible. Faire du neuf avec l’ancien, en réutilisant les matériaux des digues existantes et en les renforçant, évite de déconstruire et reconstruire, minimisant les impacts d’extraction de matériaux et de transport. C’est aussi la garantie d’une meilleure intégration paysagère et environnementale en limitant l’apport des enrochements.
  
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'''Un sol chaulé pour des digues plus résistantes, plus durables'''
  
La vidéo est accessible ici : https://vimeo.com/528195283
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Le mélange sol-chaux consiste à augmenter les propriétés mécaniques du sol en le mélangeant avec une faible quantité de chaux (entre de 2 à 4 %) qui va agir avec les particules argileuses du sol. Evaluer le traitement à la chaux pour réaliser des ouvrages hydrauliques résistants à l'érosion en milieu fluvial, a fait l’objet de précédents projets de recherche, notamment lors du projet DIGUEELITE conduit par INRAE. En 2020, les chercheurs de l’unité mixte de recherche Risques, écosystèmes, vulnérabilité, environnement, résilience (UMR RECOVER) d’INRAE ont souhaité évaluer cette méthode pour les digues maritimes qui protègent le littoral.
  
Contact : stephane.bonelli@inrae.fr
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'''Une plateforme conçue et pilotée par INRAE pour mesurer l’érosion en continu'''
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Première mondiale pour un ouvrage maritime, la plateforme de recherche Digue 2020 est dédiée à l’étude des digues de protection contre les submersions marines. Elle permet de quantifier à la fois, les actions de la mer, de la salinité, de la houle, du batillage et des tempêtes sur l’ouvrage de protection, sa durabilité et celle du matériau. Une quarantaine de capteurs de haute précision sont insérés dans le remblai de la digue et deux centrales d'acquisition permettent de mesurer l’érosion de surface et l’érosion interne. Construit au sein de la réserve du Parc naturel régional de la Camargue, ce dispositif inauguré en octobre 2021 est adossé sur près de 200 m à une digue à la mer du 19e siècle. Au-delà de l’évaluation de la conception et construction d’une digue à la mer en sol chaux, de sa durabilité face aux actions de la mer, la plateforme Digue 2020 s’intéresse également à la perception et la représentation du risque de submersion marine par les populations protégées par les digues.
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'''Érosion littorale, des résultats opérationnels à court, moyen et long terme
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20 ans pour évaluer la durabilité du mélange sol-chaux vis-à-vis des sollicitations maritimes'''
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La plateforme Digue 2020 permet un suivi de l’érosion en continu. Les premiers résultats montrent que le sol traité à la chaux, quel que soit le pourcentage, résiste mieux à l’érosion. Ces mesures vont se poursuivre sur 20 ans pour évaluer la durabilité du mélange sol-chaux vis-à-vis des sollicitations maritimes et voir combien de temps l’ouvrage est capable d’assurer sa fonction de protection. Certains gestionnaires de digues ont déjà prévu d’utiliser le concept de digue en sol-chaux pour conforter certains de leurs ouvrages. Par ailleurs d’autres technologies et modèles développés sur la plateforme de recherche ont également vocation à être utilisés par les professionnels sur le moyen terme dans les ouvrages : les technologies de détection des fuites par méthodes acoustiques, les caractérisations non destructives des matériaux des digues par des méthodes géophysiques ou encore l’utilisation des techniques de fibres optiques pour mesurer les fuites.
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Enfin, ce laboratoire in situ a vocation à accueillir d’autres projets de recherche, associant des partenaires académiques et du secteur socio-économique : gestionnaires de digues, industriels, bureaux d’ingénierie.
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'''Contact : laurent.peyras@inrae.fr'''

Version actuelle en date du 16 février 2023 à 10:50

[modifier] DIGUE 2020, de la terre traitée à la chaux pour des digues maritimes résistantes en bord de Méditerranée'

Digue 2020 est une plateforme de recherche INRAE unique au monde. Située en Camargue, elle permet aux scientifiques de tester dans un laboratoire de digue maritime in situ, la durabilité et la résistance à l’érosion d’un matériau constitué d’un sol traité à la chaux.

Explications en vidéo ici : ici

Inondation en contexte de changement climatique, s’assurer que les ouvrages puissent faire face

La France comporte quelques 10 000 km de digue dont 1 000 km de digues maritime. La région Sud PACA compte à elle-seule 2 500 km en bordure de la Méditerranée, du Rhône ou d’autres cours d’eau. Avec 25% du littoral français urbanisé, ces ouvrages protègent d’importants enjeux humains, économiques et environnementaux en protégeant des habitants, des entreprises, des écosystèmes et ils participent au développement économique d’un territoire. Adapter ces ouvrages aux problématiques de changement climatique est un enjeu majeur pour les zones côtières dont le littoral subira l’élévation du niveau de la mer jusqu’à 60 cm à horizon 2100.

Sur le plan structurel, les digues datent en majorité du 19e siècle et nécessitent des investissements financiers de remise à niveau, de confortement voire de reconstruction. À côté de cet effort financier, il y a une volonté de réhabiliter avec une empreinte environnementale la plus faible possible. Faire du neuf avec l’ancien, en réutilisant les matériaux des digues existantes et en les renforçant, évite de déconstruire et reconstruire, minimisant les impacts d’extraction de matériaux et de transport. C’est aussi la garantie d’une meilleure intégration paysagère et environnementale en limitant l’apport des enrochements.

Un sol chaulé pour des digues plus résistantes, plus durables

Le mélange sol-chaux consiste à augmenter les propriétés mécaniques du sol en le mélangeant avec une faible quantité de chaux (entre de 2 à 4 %) qui va agir avec les particules argileuses du sol. Evaluer le traitement à la chaux pour réaliser des ouvrages hydrauliques résistants à l'érosion en milieu fluvial, a fait l’objet de précédents projets de recherche, notamment lors du projet DIGUEELITE conduit par INRAE. En 2020, les chercheurs de l’unité mixte de recherche Risques, écosystèmes, vulnérabilité, environnement, résilience (UMR RECOVER) d’INRAE ont souhaité évaluer cette méthode pour les digues maritimes qui protègent le littoral.

Une plateforme conçue et pilotée par INRAE pour mesurer l’érosion en continu

Première mondiale pour un ouvrage maritime, la plateforme de recherche Digue 2020 est dédiée à l’étude des digues de protection contre les submersions marines. Elle permet de quantifier à la fois, les actions de la mer, de la salinité, de la houle, du batillage et des tempêtes sur l’ouvrage de protection, sa durabilité et celle du matériau. Une quarantaine de capteurs de haute précision sont insérés dans le remblai de la digue et deux centrales d'acquisition permettent de mesurer l’érosion de surface et l’érosion interne. Construit au sein de la réserve du Parc naturel régional de la Camargue, ce dispositif inauguré en octobre 2021 est adossé sur près de 200 m à une digue à la mer du 19e siècle. Au-delà de l’évaluation de la conception et construction d’une digue à la mer en sol chaux, de sa durabilité face aux actions de la mer, la plateforme Digue 2020 s’intéresse également à la perception et la représentation du risque de submersion marine par les populations protégées par les digues.

Érosion littorale, des résultats opérationnels à court, moyen et long terme 20 ans pour évaluer la durabilité du mélange sol-chaux vis-à-vis des sollicitations maritimes

La plateforme Digue 2020 permet un suivi de l’érosion en continu. Les premiers résultats montrent que le sol traité à la chaux, quel que soit le pourcentage, résiste mieux à l’érosion. Ces mesures vont se poursuivre sur 20 ans pour évaluer la durabilité du mélange sol-chaux vis-à-vis des sollicitations maritimes et voir combien de temps l’ouvrage est capable d’assurer sa fonction de protection. Certains gestionnaires de digues ont déjà prévu d’utiliser le concept de digue en sol-chaux pour conforter certains de leurs ouvrages. Par ailleurs d’autres technologies et modèles développés sur la plateforme de recherche ont également vocation à être utilisés par les professionnels sur le moyen terme dans les ouvrages : les technologies de détection des fuites par méthodes acoustiques, les caractérisations non destructives des matériaux des digues par des méthodes géophysiques ou encore l’utilisation des techniques de fibres optiques pour mesurer les fuites.

Enfin, ce laboratoire in situ a vocation à accueillir d’autres projets de recherche, associant des partenaires académiques et du secteur socio-économique : gestionnaires de digues, industriels, bureaux d’ingénierie.

Contact : laurent.peyras@inrae.fr

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