Nuisance olfactive (HU)
Traduction anglaise : Odor nuisance
Dernière mise à jour : 04/11/2022
En assainissement, ce terme est utilisé pour désigner les conséquences désagréables pour les riverains des mauvaises odeurs susceptibles d’être émises par les ouvrages d‘assainissement.
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Origine des odeurs désagréables
Les odeurs désagréables les plus fréquentes sont essentiellement dues à des processus biologiques de fermentation. Les principaux composés en cause sont les composés soufrés dont le seuil de détection olfactif est très bas (par exemple l’odeur d’œuf pourri du sulfure d’hydrogène), et dans une moindre mesure les composés azotés (dont l'ammoniac) ou carboxylés ainsi que les aldéhydes et les cétones. Le tableau de la figure 1 présente les caractéristiques des principales substances odorantes rencontrées dans les systèmes d'assainissement.
Les odeurs peuvent être produites dans le réseau lui-même en cas de stagnation importante, en particulier dans les ouvrages de type chambre à sable ou bâches des stations de relevage. Cependant c'est les stations d'épuration qui sont le plus souvent mises en cause, et en particulier les filières de traitement des boues.
Responsabilité des maîtres d'ouvrage
Même s’il n’existe pas en France (contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne par exemple) de cadre réglementaire contraignant, les services en charge de l’assainissement peuvent cependant être mis en cause, en particulier si les odeurs proviennent d’une station d’épuration considérée comme étant une installation classée pour la protection de l’environnement (Fanlo et Carré, 2006). En tout état de cause la pression des riverains en cas de nuisance avérée est souvent suffisante pour nécessiter des actions d'amélioration.
Importance du problème et moyens de lutte
La question des nuisances olfactives se pose avec de plus en plus d'importance, en particulier à proximité des stations d'épuration. Tous les gestionnaires font donc des efforts considérables pour les réduire, même si, du fait du caractère parfois subjectif de ce type de nuisance une approche strictement logique est parfois difficile. Les principales stratégies utilisables sont présentées ci-dessous.
Limiter les risques de stagnation dans les réseaux et les ouvrages
Comme indiqué plus haut c'est dans les zones d'eau stagnante que se produisent les phénomènes de fermentation, principaux responsables des mauvaises odeurs. Il est possible de limiter ces risques par des mesures préventives, en particulier par une meilleure gestion de l'ensablement. L'amélioration des campagnes de curage, en particulier pour les ouvrages à risque, fait partie des actions les plus efficaces. Souvent des actions correctives sont cependant nécessaires : amélioration des profils en long des collecteurs pour supprimer les inversion de pente ou les seuils, amélioration du fonctionnement hydraulique de chambres à sable ou remplacement par des pièges à charriage ; mise en place de vannes à ouverture cyclique, installation de bacs à graisse sur les branchements à risque, etc.
Ventiler les réseaux
La ventilation des réseaux joue deux rôles importants et complémentaires dans la lutte contre les nuisances olfactives :
- en apportant de l'oxygène, elle limite les risques de fermentation, principal facteur de dégagement d'odeurs ;
- en renouvelant l'air, elle permet de maintenir la concentration en gaz odorants en dessous du seuil de détection olfactive.
La présence de bouches d'égout et d'avaloirs régulièrement espacés permet de ventiler correctement les réseaux gravitaires. Pour les réseaux en surpression il est nécessaire de limiter les longueurs pressurisées et de prévoir des évents.
La désodorisation
Dans les stations d'épuration beaucoup de procédés se déroulent en atmosphère confinée dans des enceintes fermées de façon à mieux les contrôler. Les flux de gaz évacués de ces enceintes peuvent donc être récupérés (voir Biogaz (HU)), ou traités de façon à éliminer les polluants et les substances malodorantes.
Les procédés les plus classiques (suezwaterhandbook) sont les suivants :
- traitements par absorption ou lavage physico-chimiques ;
- traitements biologiques ;
- traitements par adsorption sur charbon actif.
Ces traitements sont effectués dans des tours de désodorisation où ils peuvent être combinés. Voir Traitement des odeurs (HU).
Bibliographie :
- Fanlo, J.L., Carré, J. (2006) : Pollution olfactive, sources d'odeurs, cadre réglementaire, techniques de mesure et procédés de traitement : État de l'art ; ETUDE N° 03-0808//0809/1A ; Record ; rapport final ; 237p. ; disponible sur https://record-net.org/storage/etudes/03-0808-0809-1A/rapport/Rapport_record03-0808-0809_1A.pdf
- suezwaterhandbook.
Pour en savoir plus :
- Debrieu, C. (2004) : Lutte contre les odeurs de l'assainissement ; Document technique FNDAE n°13 ; 69p. ; disponible sur www.fndae.fr
Voir également : Traitement des odeurs (HU)