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Pluie maximum probable (HU)

De Wikibardig
Version du 17 novembre 2022 à 15:18 par Bernard Chocat (discuter | contributions)

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Traduction anglaise : Maximum likely rainfall, Probable maximum precipitation

Dernière mise à jour : 17/11/2022

Quantité maximale de pluie que l'on peut théoriquement attendre pendant une durée choisie pour une région donnée, pour un type de situation météorologique donné et à une période particulière de l'année.

Signification précise

La pluie maximum probable représente la limite supérieure possible pour un événement pluvieux, et il est donc impossible de lui attacher une période de retour. Ce concept est attrayant pour la conception de certains ouvrages particulièrement sensibles de protection contre les crues, par exemple, lorsque les conséquences d'un échec seraient catastrophiques. Dimensionner un ouvrage pour la pluie maximum probable signifie en effet théoriquement que l'ouvrage ne sera jamais mis en défaut. Cette méthode est particulièrement utilisée dans les pays anglo-saxons où existent les documents cartographiques nécessaires à la régionalisation des paramètres.

Méthode de détermination

Idéalement le résultat est obtenu par une approche à base physique en maximisant les principaux paramètres météorologiques qui gouvernent les précipitations : humidité de l'air, amplitude de la convergence et vitesse verticale de vent (voir Pluie), puis en calculant par un modèle simple l'intensité de précipitation produite. Dans la pratique l'estimation de la convergence et de l'ascendance maximales se révèle très problématique et la démarche adoptée est pragmatique. Pour une région donnée, on analyse les conditions météorologiques ayant conduit aux plus fortes intensités de pluie observées. On déduit de ces orages types les conditions extrêmes de convergence et d'ascendance pour la région. Il ne reste plus alors qu'à identifier les conditions d'humidité extrêmes à partir de séries de mesures de points de rosée par exemple et à supposer que les caractéristiques de l'orage type sont transposables au lieu d'étude ou à les adapter.

Intérêts et limites de la méthode

Si l'hypothèse de base de cette méthode ne fait aucun doute (les observations mondiales montrent qu'il existe certainement pour une durée donnée une hauteur maximale de pluie), ses difficultés d'application sont nombreuses. Elles sont essentiellement liées à la façon de maximaliser ces paramètres et au manque de référence probabiliste.

De plus, la pluie maximum probable que l'on peut attendre sur une région donnée peut être très supérieure aux plus fortes pluies observées ce qui peut conduire à des surcoûts très importants pour les ouvrages (figure 1). De ce fait les hypothèses prises pour construire des pluies maximum probables sont souvent édulcorées et plusieurs ouvrages dimensionnés selon ce principe se sont révélés insuffisants.


Figure 1 : La plupart des records mondiaux de pluie sont associés à des cyclones ; par exemple lors du passage du cyclone Gamède, à partir du 24 février 2007, la station du cratère Commerson (2 310 m) à la Réunion, a battu les records de pluie en 72 heures avec 3 930 mm, en 4 jours avec 4 936 mm, en 5 jours avec 4 979 mm et en 7 jours avec 5 400 mm ; mêmesi ces valeurs hors normes ne peuvent pas être atteintes partout, elles montrent l'écart qui existe entre les pluies auxquelles nous sommes habituées et celles qui sont possibles ; Source : meteofrance.

La notion retrouve cependant de l'intérêt du fait du changement climatique. Les ouvrages conçus aujourd'hui devront en effet faire face aux sollicitations pluvieuses très différentes et possiblement plus sévères que nous connaîtrons dans quelques dizaines d'années.

Pour en savoir plus :

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