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Wikibardig:Projet CAAIRN : Différence entre versions

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Version du 1 août 2022 à 14:42

Sommaire


Le projet CAAIRN (Démarche de Caractérisation et d’Amélioration de l’Acceptabilité des Infrastructures par les RiveraiNs – Application aux infrastructures de gestion des inondations et des eaux pluviales urbaines) a été financé par la Fondation FEREC.

Le projet a été réalisé en collaboration entre l’UMR RECOVER (portage du projet), l’UMR ESPACE et l’UMR GESTE.

Le rapport final du projet CAAIRN est disponible à l’adresse : https://fondation-ferec.fr/appel-a-projets-2019/appel-a-projets-2019-projets-laureats/

Contexte et objectifs

Selon l'ONU, d'ici 2050 pratiquement sept personnes sur 10 (68 %) vivront en milieu urbain contre à peine plus d'un sur deux (55 %) actuellement (United Nations, 2018) . La pression urbaine grandissante nécessite l’implantation, le développement ou plus simplement l’entretien des infrastructures qui composent le milieu urbain. Or, les projets d’infrastructure ne sont pas toujours bien perçus et acceptés comme par exemple le barrage de Sivens ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en France, et des exemples de ce type peuvent être cités dans de nombreux pays. Ces deux projets ont fait l’objet de fortes mobilisations, contestant le projet en soi. Par ailleurs, les nécessaires travaux de maintenance ou de réhabilitation, voire de démantèlement, produisent, dans un contexte citadin, de multiples gênes auxquelles sont soumis les riverains et les usagers de l’espace public. Ainsi ces nuisances incontournables concourent à remettre en cause l’acceptabilité des chantiers voire, in fine, leur non-acceptation, alors même que ces chantiers ont pour objet d’offrir de meilleurs services techniques et une multifonctionnalité de l’espace. Un projet d’infrastructure doit donc tenir compte d’une multitude de dimensions, et notamment l’acceptabilité par les riverains, et cela au cours des différentes phases de la vie de cette infrastructure : conception, réalisation/chantier ou vie en service. Améliorer l’acceptabilité représente donc un fort enjeu. L’acceptabilité est le résultat d’un ensemble de facteurs à influence positive vus comme des leviers et d’autres, à influence négative, considérés comme des freins. Des recherches récentes ont montré que la réaction des habitants face à une infrastructure dépend notamment du type d’attachement qu’ils ont à leur lieu de résidence et du sens qu’il a pour eux (Bailey, Devine-Wright & Batel, 2016) . Les questions de soutenabilité ont aussi un rôle certain dans l’acceptabilité. On peut donc faire l’hypothèse que plusieurs dimensions relevant de l’attachement au lieu, des valeurs sociales et du rapport à la nature et à la soutenabilité jouent un rôle dans l’acceptabilité. Le projet CAAIRN a permis de développer des démarches de caractérisation et d’amélioration de l’acceptabilité des infrastructures par les riverains. Au cours de ce projet nous nous sommes plus particulièrement penchés sur les infrastructures de gestion des inondations et des eaux pluviales urbaines. Les travaux ont permis plusieurs avancées et proposent des éclairages nouveaux sur la question de l’acceptabilité des infrastructures. Les résultats sont le fruit d’un travail interdisciplinaire mobilisant de concert : l’aide à la décision, la géographie, la psychologie, les sciences de gestion et la sociologie. Certaines des productions n’ont été possibles que grâce à l’accueil et la forte mobilisation de plusieurs collectivités et d’habitants volontaires, insérant ainsi le projet CAAIRN dans une démarche collaborative.

Plusieurs terrains d’études ont été supports des travaux:

  • Commune de Vitrolles – des habitants/tes ont été également impliqués/ées;
  • Métropole Aix-Marseille Provence (MAMP) – Territoire Pays d’Aix de la MAMP – Territoire Marseille Provence de la MAMP;
  • Eurométropole de Strasbourg;
  • Métropole du Grand Lyon.

Organisation

Quatre grands objectifs ont été définis et traduits sous la forme de quatre actions mobilisant chacune des approches différentes et différents aspects (social, attachement au lieu, environnemental, organisationnel etc.) (Figure 1). Les actions A1, A2 et A3 sont centrées sur la caractérisation de l’acceptabilité : recenser les facteurs d’acceptabilité dans la littérature grise et scientifique ; comprendre les facteurs liés à l’acceptabilité ; évaluer l’acceptabilité/les préférences. L’action A4 apporte en complément la vision des gestionnaires sur leur communication pour améliorer l’acceptabilité.


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Figure 1. Organisation des quatre actions du projet CAAIRN

Productions

Action 1 – Recenser les facteurs d’acceptabilité dans la littérature

Dans l’Action 1, des freins et des leviers jouant dans l’acceptabilité d’infrastructures ont été identifiés, au travers de la littérature grise (rapports et projets récents, réglementation, normes) et de la littérature scientifique, à tous les stades de la vie de ces ouvrages. Ces facteurs ont été ordonnés selon différents axes : voir la Figure 2 pour la littérature grise et le Tableau 1 pour la littérature scientifique (68 articles analysés).


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Figure 2. Représentation des facteurs et attendus au cours d’un projet d’implantation d’une infrastructure en contexte urbain


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Tableau 1. Synthèse des facteurs associés à l’acceptabilité sociale (freins en rouge, leviers en bleu)

Action 2 – Comprendre les facteurs liés à l’acceptabilité

Les travaux menés pour l’Action 2, centrés sur le cas de deux infrastructures situées dans la ville de Vitrolles, ont montré que les modes d’appropriation que les habitants et usagers enquêtés ont de ces deux ouvrages s’accordent de façon cohérente avec la façon dont ils vivent et habitent leur ville. Les deux lieux qui ont, a priori, la même multifonctionnalité (régulation des eaux et espaces verts - Figure 3 et Figure 4) sont vécus de manière assez différente par les habitants, peut-être en lien avec une compréhension distincte de « la nature en ville » qui pourrait relever soit de la « Nature-Parc » ou de la Nature « diffuse » en ville. Un constat a été fait : le risque d’inondation ne semble pour l’instant pas être perçu de manière importante par les habitants.


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Figure 3. Parc du Griffon © ESPACE


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Figure 4. Square Marguerite de Provence © ESPACE

Action 3 – Evaluer l’acceptabilité/préférence

L’Action 3 a proposé une approche originale, basée sur l’approche d’argumentation abstraite, pour formaliser et analyser les controverses autour de projets d’infrastructure (Figure 5). En se basant sur le cas de la requalification de l’avenue de Marseille située à Vitrolles, l’application de cette approche a permis d’acquérir des connaissances supplémentaires sur les débats liés à un projet d’infrastructure et ainsi de mieux comprendre les enjeux de l’acceptabilité des infrastructures.


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Figure 5. Graphe AIPA des arguments énoncés en 2010

Action 4 - Analyser les pratiques des EPCI pour favoriser l’acceptabilité

L’Action 4 a permis d’identifier les caractéristiques pertinentes de trois territoires pour notre projet. Nous avons aussi mis en évidence que chaque métropole a son identité propre et a mis en œuvre des actions phares (Tableau 2). La communication est abordée selon quatre strates : une communication interne très forte avec la volonté de changer d’abord en interne (éviter le fonctionnement en silos) ; une forte communication des collectivités avec les aménageurs et entre collectivités avec une visée d’abord technique mais également de sensibilisation et d’éducation ; une communication vers le grand public dans des réunions institutionnelles souvent dans un souci de pédagogie, d’incitation et de participation, un rôle plus indirect de la recherche qui selon les disciplines va interroger et ainsi informer les usagers mais diffusera dans un cercle réduit. Les trois collectivités ont affiché une ambition de développer encore la communication autour de ces infrastructures innovantes et leurs enjeux auprès des habitants.

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Tableau 2. Similitudes et actions singulières dans les 3 territoires étudiés

Références

United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2019). World Urbanization Prospects: The 2018 Revision (ST/ESA/SER.A/420). New York: United Nations.

Bailey, Devine-Wright & Batel (2016). Using a narrative approach to understand place attachments and responses to power line proposals: The importance of life-place trajectories. Journal of Environmental Psychology, 48, 200 – 211


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