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Wikibardig:Submersion marine engendrée par la tempête Xynthia : Différence entre versions

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La tempête Xynthia a traversé la France entre 0 h 00 et 17 h 00 le samedi 28 février 2010, selon un axe passant de la Charente-Maritime aux Ardennes. Elle a été à l’origine de phénomènes de submersion et d’érosion, notamment sur les côtes vendéennes et en Charente-Maritime, causant la mort de 47 personnes et provoquant près d’un milliard et demi d’euros de dommages.  
 
La tempête Xynthia a traversé la France entre 0 h 00 et 17 h 00 le samedi 28 février 2010, selon un axe passant de la Charente-Maritime aux Ardennes. Elle a été à l’origine de phénomènes de submersion et d’érosion, notamment sur les côtes vendéennes et en Charente-Maritime, causant la mort de 47 personnes et provoquant près d’un milliard et demi d’euros de dommages.  
  
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Trajectoire de la tempête Xynthia d'après la force du vent [Source Météo France]
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Xynthia n’a pas été classée en « dépression  explosive » de type Klauss de Janvier 1999, son caractère exceptionnel est dû à la co-occurrence de plusieurs phénomènes naturels dont la probabilité qu’ils surviennent en même temps est extrêmement faible : niveau de la mer au plus haut (marée haute) avec un coefficient de marée 102 (coefficient compris entre 20 et 120) et une forte houle.  
 
Xynthia n’a pas été classée en « dépression  explosive » de type Klauss de Janvier 1999, son caractère exceptionnel est dû à la co-occurrence de plusieurs phénomènes naturels dont la probabilité qu’ils surviennent en même temps est extrêmement faible : niveau de la mer au plus haut (marée haute) avec un coefficient de marée 102 (coefficient compris entre 20 et 120) et une forte houle.  
  
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Le passage d'une tempête dépressionnaire accentue la hauteur d’eau à l’approche du littoral à partir de plusieurs caractéristiques physiques et géomorphologiques :
 
Le passage d'une tempête dépressionnaire accentue la hauteur d’eau à l’approche du littoral à partir de plusieurs caractéristiques physiques et géomorphologiques :
  
*La pression atmosphérique et l'effet dynamique de la dépression. Une diminution de la pression atmosphérique (pression atmosphérique normale = 1013.25 hPa) engendre une élévation du niveau d’eau. Un hectopascal (hPa) en moins équivaut à une élévation d’environ un centimètre de la hauteur d'eau.
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*La pression atmosphérique et l'effet dynamique de la dépression. Une diminution de la pression atmosphérique (pression atmosphérique normale = 1013.25 hPa) engendre une élévation du niveau d’eau. Un hectopascal (hPa) en moins équivaut à une élévation d’environ un centimètre de la hauteur d'eau :
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*Le vent qui exerce des frottements à la surface de l'eau, ce qui génère une modification des courants et du niveau de la mer (accumulation d'eau à l'approche du littoral).
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*Le vent qui exerce des frottements à la surface de l'eau, ce qui génère une modification des courants et du niveau de la mer (accumulation d'eau à l'approche du littoral):
Vent : 133 km/h à La Rochelle
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→ ''Vent : 133 km/h à La Rochelle'';
  
*La houle (vagues) provoquée par le vent au large amplifie la hauteur de l’eau. La houle arrivant sur la côte provoque une hausse du niveau de la mer. C’est ce que l’on nomme la surcote de déferlement, ce phénomène est variable selon la direction et la morphologie du littoral.
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*La houle (vagues) provoquée par le vent au large amplifie la hauteur de l’eau. La houle arrivant sur la côte provoque une hausse du niveau de la mer. C’est ce que l’on nomme la surcote de déferlement, ce phénomène est variable selon la direction et la morphologie du littoral:
Forte houle comprise entre 6 et 7 m
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''→ Forte houle comprise entre 6 et 7 m'';
  
*La valeur du coefficient de marée : plus il est élevé, plus le niveau de la mer à marée haute est élevé. La valeur  maximum est de 120.
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*La valeur du coefficient de marée : plus il est élevé, plus le niveau de la mer à marée haute est élevé. La valeur  maximum est de 120:
Coef de marée : 102 (coïncidant parfaitement avec la phase
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« pleine mer », durant la nuit du 28 février)
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*La géométrie des zones de l’avant côte et de la côte est aussi à prendre en compte notamment la pente, la hauteur, la profondeur de la plage qui fait office de zone tampon.
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*La géométrie des zones de l’avant côte et de la côte est aussi à prendre en compte notamment la pente, la hauteur, la profondeur de la plage qui fait office de zone tampon:
La faible hauteur de côte dans le secteur de La-Faute-sur-Mer puisque la zone inondée était proche de l’Estuaire du Lay.
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→ ''La faible hauteur de côte dans le secteur de La-Faute-sur-Mer puisque la zone inondée était proche de l’Estuaire du Lay'';
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*la nature des fonds qui freine ou accélère la propagation de la vague vers la côte (sable, galets, vase…) ;
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Version du 4 décembre 2018 à 16:24

Sommaire


Contexte

La tempête Xynthia a traversé la France entre 0 h 00 et 17 h 00 le samedi 28 février 2010, selon un axe passant de la Charente-Maritime aux Ardennes. Elle a été à l’origine de phénomènes de submersion et d’érosion, notamment sur les côtes vendéennes et en Charente-Maritime, causant la mort de 47 personnes et provoquant près d’un milliard et demi d’euros de dommages.

Carte-Xinthia.png Trajectoire de la tempête Xynthia d'après la force du vent [Source Météo France] Xynthia n’a pas été classée en « dépression explosive » de type Klauss de Janvier 1999, son caractère exceptionnel est dû à la co-occurrence de plusieurs phénomènes naturels dont la probabilité qu’ils surviennent en même temps est extrêmement faible : niveau de la mer au plus haut (marée haute) avec un coefficient de marée 102 (coefficient compris entre 20 et 120) et une forte houle.


Mécanique du phénomène de co-occurrence et valeurs de la tempête Xynthia sur le secteur de la Charente-Maritime

Le passage d'une tempête dépressionnaire accentue la hauteur d’eau à l’approche du littoral à partir de plusieurs caractéristiques physiques et géomorphologiques :

  • La pression atmosphérique et l'effet dynamique de la dépression. Une diminution de la pression atmosphérique (pression atmosphérique normale = 1013.25 hPa) engendre une élévation du niveau d’eau. Un hectopascal (hPa) en moins équivaut à une élévation d’environ un centimètre de la hauteur d'eau :

→ Pression atmosphérique : 969 hectopascals = + 44 cm;

  • Le vent qui exerce des frottements à la surface de l'eau, ce qui génère une modification des courants et du niveau de la mer (accumulation d'eau à l'approche du littoral):

Vent : 133 km/h à La Rochelle;

  • La houle (vagues) provoquée par le vent au large amplifie la hauteur de l’eau. La houle arrivant sur la côte provoque une hausse du niveau de la mer. C’est ce que l’on nomme la surcote de déferlement, ce phénomène est variable selon la direction et la morphologie du littoral:

→ Forte houle comprise entre 6 et 7 m;

  • La valeur du coefficient de marée : plus il est élevé, plus le niveau de la mer à marée haute est élevé. La valeur maximum est de 120:

→ Coef de marée : 102 (coïncidant parfaitement avec la phase « pleine mer », durant la nuit du 28 février);

  • La géométrie des zones de l’avant côte et de la côte est aussi à prendre en compte notamment la pente, la hauteur, la profondeur de la plage qui fait office de zone tampon:

La faible hauteur de côte dans le secteur de La-Faute-sur-Mer puisque la zone inondée était proche de l’Estuaire du Lay;

  • L’orientation (exposition) de la côte par rapport à la direction à de la houle ;
  • la nature des fonds qui freine ou accélère la propagation de la vague vers la côte (sable, galets, vase…).





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