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Wikibardig:Zone protégée : Différence entre versions

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Version du 4 octobre 2016 à 13:34

Sommaire

La zone protégée

Les systèmes de protection peuvent être des systèmes complexes dont le fonctionnement hydraulique et les performances géotechniques et structurelles doivent être soigneusement calibrés en fonction des enjeux à protéger. Pour cela, il est nécessaire de définir la zone géographique que l’on souhaite effectivement protéger, c’est ce que l’on appellera la « zone protégée » et le niveau d’eau[1] pour lequel on cherche à assurer la protection, c’est ce que l’on appellera « l’objectif de protection ». Dans nombre de circonstances résultant d’une géographie complexe et de la nature des phénomènes hydrologiques constatés, pour une même zone géographique, certaines parties du territoire concerné pourront être inondées « avant d’autres » ou plus précisément pour des phénomènes météorologiques moins intenses et plus fréquents. Cela sera, par exemple le cas au voisinage d’une confluence entre un cours d’eau principal (qui va déterminer la démarche de prévention contre les risques d’inondation) et un de ses affluents, lorsque la zone protégée est en amont de la confluence. La nécessité de maintenir l’écoulement de l’affluent impose alors de laisser « libre » la partie aval de la zone protégée autorisant la remontée du niveau de l’eau par effet de remous par l’aval : la zone aval sera alors inondée pour des niveaux de crue inférieurs à ceux conduisant à une surverse à l’amont. Cela peut conduire à identifier au sein de la zone protégée des « secteurs » bénéficiant d’une certaine progressivité de la protection, y compris au-delà de l’objectif de protection défini par l’autorisation réglementaire.

Au-delà de l’objectif de protection défini pour un système de protection, il est nécessaire d’évaluer le comportement de ce système lorsque des phénomènes météorologiques de plus grande ampleur se produisent. Selon les cas, on peut avoir une rupture d’un tronçon de l’ouvrage ou un risque de rupture augmentant rapidement, le niveau atteint par l’eau correspond alors au niveau de sûreté de l’ouvrage (au sens technique habituel issu de l’analyse de stabilité traditionnelle des barrages). Dans d’autres cas, notamment en présence de déversoirs résistant à une certaine surverse, des quantités d’eau significatives s’écoulent vers la zone protégée sans pour autant générer des dommages importants aux tronçons de digues. Dans ce deuxième cas, on aura une inondation d’une certaine importance mais les ouvrages existants seront à nouveau disponibles dès la fin de cette inondation.

Dans tous les cas, et indépendamment de l’analyse des dommages matériels aux ouvrages, cette évaluation doit permettre de préciser le moment au-delà duquel le phénomène météorologique provoque des entrées d’eau dans la zone protégée d’une ampleur telle que le gestionnaire de ces ouvrages n’est plus en mesure de maintenir le niveau de l’eau ou les vitesses d’écoulement en dessous d’un niveau acceptable au regard de la sécurité des personnes dans cette zone protégée. Il est important que cette évaluation permette d’évaluer, pour des événements particulièrement importants, les marges dont on pourra disposer pour permettre la mise en sécurité de la population après les premiers déversements importants[2] .

Quelles que soient les circonstances qui pourraient entraîner des venues d’eau importantes dans la zone protégée, on doit considérer qu’une telle situation peut réellement se produire et qu’elle doit pouvoir être convenablement anticipée par le gestionnaire du système de protection. Cela ne peut être convenablement fait qu’avec l’aide d’un dispositif de prévision et d’alerte fiable et raisonnablement précis, et si les délais de prévision avant la concrétisation de la pointe de la crue au droit de la zone protégée sont compatibles avec ceux nécessaires à la mise en action des processus de mise en sécurité par les services chargés de l’organisation des secours (plus la population à mettre en sécurité est importante, plus les délais de mise en sécurité seront importants). La définition de la zone protégée ne se limite pas à une simple analyse hydraulique des phénomènes d’inondation ou de submersion. Le choix et le dimensionnement du système de protection peuvent être largement influencés par la détermination de l’objectif de protection.

Dans un contexte simple, l’analyse hydraulique rudimentaire indique que, pour une zone inondable de largeur limitée, en présence d’un remblai séparant « entièrement » les enjeux des zones de venues d’eau, la zone située à une altitude inférieure à celle du sommet de ce remblai formant « digue » (en tenant compte le cas échéant de la ligne d’eau naturelle en situation de crue) va être protégée des eaux [3] . Cette analyse élémentaire présente comme principal atout sa simplicité, à la fois pour tracer les limites concernées et pour expliquer le mécanisme théorique d’évaluation. Elle donne aussi une évaluation « enveloppe » des zones concernées lorsque le relief naturel est « marqué ».


  1. Le terme « niveau d’eau » fait naturellement penser à une cote et peut conduire à confusion notamment pour le domaine maritime pour lequel on parlera plutôt d’aléas ; ces notions sont explicitées font l'objet de pages particulières.
  2. Il convient de bien distinguer les notions de sûreté des ouvrages et de sécurité des personnes qui sont fortement liées mais ne s’appréhendent pas de la même manière.
  3. Naturellement les zones situées au-dessus de la crête ne sont pas inondables pour des crues de moindre importance.

Référence

Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE), 2015. Référentiel technique digues maritimes et fluviales, 190 p. Le téléchargement sera disponible ultérieurement.


Pour plus d'information sur l'auteur : Irstea - UR RECOVER - Equipe G2DR


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