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== ''' Analyse mésoscopique de la transition inertielle dans les milieux granulaires'''==
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== <span style="color: #0048BA">'''Sédimentation et érosion des systèmes fluide-solide  ==
'''Thèse soutenue le 10 février 2022 par Adriane Clerc'''
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<span style="color: #0048BA">HDR présentée par '''Laurence Girolami''' à l’Université de Tours (Laboratoire GéHCO), le 5 septembre 2025
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==='''Résumé de la thèse :'''===
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L’un des caractères remarquables du comportement des milieux granulaires est leur capacité à se
 
comporter comme un solide ou un fluide. C’est cette propriété qui est à l’origine des avalanches ou
 
des glissements de terrain par exemple. La transition inertielle, qui est le passage d’un régime quasistatique
 
à un régime dynamique, est assimilable à un brusque changement de comportement, de
 
solide à fluide. C’est l’objet d’étude de cette thèse.
 
Les bouffées d’énergie cinétique, premiers signes d’une instabilité, sont analysées à l’échelle
 
mésoscopique en simulant des matériaux granulaires en conditions quasi 2D, soumis à un
 
cisaillement, avec ou sans gravité. Les cycles de grains sont des structures importantes permettant
 
une analyse fine de l’évolution du milieu à une échelle intermédiaire, entre l’échelle des grains et
 
celle du volume élémentaire représentatif. Sur cette base, une échelle mésoscopique est définie, et
 
de nouvelles grandeurs sont définies à cette échelle, notamment un tenseur des contraintes
 
mésoscopique et un travail du second-ordre mésoscopique.
 
Dans le contexte d’un essai biaxial sans gravité, il est observé que des bouffées d’énergie cinétique
 
apparaissent dans des zones lâches, où les contacts sont plus proches du seuil de glissement que
 
dans le reste de l’échantillon. L’évolution des méso-structures illustre les réorganisations
 
microscopiques localisées dans le temps et dans l’espace créées par une bouffée localisée. Ces
 
observations montrent que le critère du travail du second ordre est aussi applicable à l’échelle
 
mésoscopique et que son annulation est un précurseur à l’apparition d’une bouffée d’énergie
 
cinétique.
 
Des résultats similaires sont retrouvés lors de l’analyse du déclenchement du glissement d’une
 
pente soumise à la gravité. Plus la pente augmente, plus les réorganisations liées aux bouffées
 
d’énergie cinétique sont fréquentes, jusqu’à un glissement généralisé qui marque la fin de la
 
transition inertielle.
 
  
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'''<big> Résumé </big>'''''
  
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Certains événements extrêmes, comme les coulées de boue, les lahars, les coulées pyroclastiques, ou encore les avalanches sous-marines, forment des suspensions naturelles de particules et de fluide capables de se propager à grande vitesse sur des pentes très faibles, tout en déposant progressivement leurs sédiments jusqu’à leur arrêt. Ces phénomènes dévastateurs, de courte durée, sont difficiles à observer et laissent derrière eux des dépôts massifs bien étudiés à partir desquels il est cependant difficile de retracer la dynamique de l’écoulement.
  
[[File:bouffée enregie.png|550px| vignette| center| Bouffées d’énergie cinétique.]]|
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'''Les expériences de laboratoire simplifiées, réalisées sous conditions maitrisées''', apparaissent alors nécessaires pour décrire les processus physiques mis en jeu, prédire la durée de vie de ces suspensions, et la géométrie de leurs dépôts. Nos travaux de recherche ont permis de reproduire des suspensions de particules et de fluide, à l’aide de techniques de fluidisation, dont la concentration solide est maitrisée à partir du taux de dilatation du mélange. Dans le canal du dispositif, ces suspensions forment un écoulement rapide, de courte durée, dans lequel les deux phases se propagent à la même vitesse si bien que le mélange peut être considéré comme un fluide équivalent à partir duquel les processus de sédimentation, développés en régime de Stokes, peuvent être décrits indépendamment.  
  
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Plusieurs séries d’expériences réalisées avec différents types de particules et de fluides (liquide et gaz) nous ont permis de proposer une expression générale de la vitesse de sédimentation à partir de la vitesse théorique d’une particule isolée dans un fluide pur au repos, à laquelle nous devons ajouter une correction en densité et en viscosité. Cette loi universelle, déterminée dans le régime d’écoulement de Stokes, nous a permis de mettre en lumière l’effet de la concentration solide et celui de l’inertie des particules sur la vitesse de chute.
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Nous avons pu observer que l’inertie des particules, décrite par un nombre de Stokes pertinent, contrôle également la concentration minimum du mélange et sa limite de stabilité. Plusieurs séries d’expériences réalisées dans un canal hydraulique avec différents types de particules et de fluides nous ont permis de proposer un modèle général d’écoulement à surface libre dans lequel le mélange se déplace et se dépose indépendamment, à vitesse constante, tout en formant un dépôt de pente constante, prédite par le rapport des deux vitesses caractéristiques.
  
Vous pouvez accéder à la thèse dans sa version complète
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'''Les simulations numériques''' des expériences indiquent que la cinématique et la géométrie des dépôts sont correctement capturées par le modèle, à condition que l’agitation du mélange ne vienne perturber le dépôt des particules, considéré comme similaire à celui décrit précédemment dans une suspension statique de même concentration. Sur une plus grande échelle de temps et d’espace, ces dépôts peuvent remplir progressivement les vallées ou les plaines deltaïques des rivières où ils forment sur le long terme des réservoirs sédimentaires susceptibles d’être remaniés au cours des différents épisodes de crues successifs par des processus d’érosion, dont les signatures de surface viennent fragiliser les aménagements mis en place pour protéger les populations du risque inondation. Plusieurs séries d’observation géophysique, réalisées in-situ dans les Pyrénées-Orientales, ont permis de caractériser le paléoenvironnement d’une rivière endiguée et de comprendre l’origine de ces signatures, représentant ainsi le point de départ de simulations géo-mécaniques capables de modéliser différents scenarii de crues répétées. Ces observations nous ont permis d’expliquer la répartition des signatures le long du système d’endiguement et de caractériser les situations pouvant remettre en question la sûreté des ouvrages.
ici :
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Contact : adriane.clerc@inrae.fr
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'''Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter laurence.girolami@inrae.fr '''
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<big>'''Lien pour accéder document complet'''</big> [https://hal.science/tel-05249101v1 ici]

Version actuelle en date du 24 septembre 2025 à 09:59

[modifier] Sédimentation et érosion des systèmes fluide-solide

HDR présentée par Laurence Girolami à l’Université de Tours (Laboratoire GéHCO), le 5 septembre 2025


Résumé

Certains événements extrêmes, comme les coulées de boue, les lahars, les coulées pyroclastiques, ou encore les avalanches sous-marines, forment des suspensions naturelles de particules et de fluide capables de se propager à grande vitesse sur des pentes très faibles, tout en déposant progressivement leurs sédiments jusqu’à leur arrêt. Ces phénomènes dévastateurs, de courte durée, sont difficiles à observer et laissent derrière eux des dépôts massifs bien étudiés à partir desquels il est cependant difficile de retracer la dynamique de l’écoulement.

Les expériences de laboratoire simplifiées, réalisées sous conditions maitrisées, apparaissent alors nécessaires pour décrire les processus physiques mis en jeu, prédire la durée de vie de ces suspensions, et la géométrie de leurs dépôts. Nos travaux de recherche ont permis de reproduire des suspensions de particules et de fluide, à l’aide de techniques de fluidisation, dont la concentration solide est maitrisée à partir du taux de dilatation du mélange. Dans le canal du dispositif, ces suspensions forment un écoulement rapide, de courte durée, dans lequel les deux phases se propagent à la même vitesse si bien que le mélange peut être considéré comme un fluide équivalent à partir duquel les processus de sédimentation, développés en régime de Stokes, peuvent être décrits indépendamment.

Plusieurs séries d’expériences réalisées avec différents types de particules et de fluides (liquide et gaz) nous ont permis de proposer une expression générale de la vitesse de sédimentation à partir de la vitesse théorique d’une particule isolée dans un fluide pur au repos, à laquelle nous devons ajouter une correction en densité et en viscosité. Cette loi universelle, déterminée dans le régime d’écoulement de Stokes, nous a permis de mettre en lumière l’effet de la concentration solide et celui de l’inertie des particules sur la vitesse de chute. Nous avons pu observer que l’inertie des particules, décrite par un nombre de Stokes pertinent, contrôle également la concentration minimum du mélange et sa limite de stabilité. Plusieurs séries d’expériences réalisées dans un canal hydraulique avec différents types de particules et de fluides nous ont permis de proposer un modèle général d’écoulement à surface libre dans lequel le mélange se déplace et se dépose indépendamment, à vitesse constante, tout en formant un dépôt de pente constante, prédite par le rapport des deux vitesses caractéristiques.

Les simulations numériques des expériences indiquent que la cinématique et la géométrie des dépôts sont correctement capturées par le modèle, à condition que l’agitation du mélange ne vienne perturber le dépôt des particules, considéré comme similaire à celui décrit précédemment dans une suspension statique de même concentration. Sur une plus grande échelle de temps et d’espace, ces dépôts peuvent remplir progressivement les vallées ou les plaines deltaïques des rivières où ils forment sur le long terme des réservoirs sédimentaires susceptibles d’être remaniés au cours des différents épisodes de crues successifs par des processus d’érosion, dont les signatures de surface viennent fragiliser les aménagements mis en place pour protéger les populations du risque inondation. Plusieurs séries d’observation géophysique, réalisées in-situ dans les Pyrénées-Orientales, ont permis de caractériser le paléoenvironnement d’une rivière endiguée et de comprendre l’origine de ces signatures, représentant ainsi le point de départ de simulations géo-mécaniques capables de modéliser différents scenarii de crues répétées. Ces observations nous ont permis d’expliquer la répartition des signatures le long du système d’endiguement et de caractériser les situations pouvant remettre en question la sûreté des ouvrages.


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Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter laurence.girolami@inrae.fr

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