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Chloration (HU)

De Wikibardig

Traduction anglaise : Chlorination

Dernière mise à jour : 12/08/2025

Procédé de désinfection de l'eau utilisant l'action bactéricide du chlore, mis en œuvre par exemple pour les eaux de piscines.

Dans le cadre des installations collectives d'eau et d'assainissement, la chloration est utilisée dans deux domaines :

Sommaire

Traitement des eaux destinées à la consommation humaine

Origine de la chloration des eaux destinées à la consommation humaine

Curieusement, au début du XIXème siècle, le chlore a, dans un premier temps, été utilisé pour enlever les mauvaises odeurs dans l'eau, mauvaises odeurs que l'on croyait alors être à l'origine des maladies ! Ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle que les propriétés oxydantes du chlore ainsi que leur rôle dans la désinfection de l'eau ont été bien comprises. La chloration des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) s'est alors progressivement développée au début du XXème siècle et elle constitue aujourd'hui le mode de désinfection le plus employé, même si on lui reproche maintenant de donner un mauvais goût à l'eau du robinet.

Nota : En réalité le chlore est très volatile et il suffit de laisser l'eau dégazer pendant quelques heures dans une carafe pour que cette gêne disparaisse.

Chloration des eaux et risque d'attentat

L'un des risques possibles d'action terroriste consiste à contaminer les eaux du réseau public d'alimentation. Pour cette raison, le plan Vigipirate impose une surchloration de l’eau. L'objectif principal de cette mesure est de réduire l’activité de la toxine botulique, considérée comme le vecteur principal de risque. Elle permet aussi, en cas de baisse importante de la teneur en chlore, de déceler une éventuelle contamination biologique. Cette obligation est imposée par les préfets aux exploitants de toutes les unités de distribution d’eau, et prioritairement de celles qui alimentent une population supérieure à 10 000 habitants (voir https://www.cieau.com/blog/plan-vigipirate-et-protection-de-leau-de-consommation/)

C'est généralement cette mesure qui impose les niveaux de chloration. La concentration minimale en chlore libre résiduel doit en effet être de 0,3 mg/litre (ou 0,15 mg/litre de bioxyde de chlore) en sortie des réservoirs et de 0,1 mg/litre (ou 0,05 mg/litre de bioxyde de chlore) en tout point du réseau de distribution d’eau potable. En cas de passage au niveau "alerte attentat", ces concentrations peuvent encore être augmentées.

Nota : Lors de l’épidémie de coronavirus Covid-19, les services de santé de l’État ont également recommandé aux distributeurs d’eau d’augmenter la chloration de l’eau potable.

Procédé de désinfection des eaux usées

La chloration constitue également un procédé de désinfection des eaux usées avant leur rejet. Elle est effectuée en injectant directement du chlore ou du dioxyde de chlore dans un bassin situé après le clarificateur. Les doses nécessaires sont de l'ordre de 5 à 10 grammes de chlore par m3. Le chlore est efficace contre les bactéries, mais peu efficace contre les virus ou les protozoaires. Le dioxyde de chlore a une action virucide et bactéricide plus marquée, mais sa toxicité est plus importante pour les espèces vivant dans le milieu récepteur. Il est de toute façon indispensable d'éliminer le chlore résiduel (par exemple en utilisant du bisulfite de sodium) avant le rejet au milieu naturel pour éviter les impacts sur l’écosystème.

Dès 1995, le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF) a émis un avis globalement négatif sur l'intérêt de chlorer les eaux usées épurées avant leur rejet.

Risques sanitaires associés à la chloration des eaux

Deux risques sanitaires potentiels ont été identifiés associés à la chloration des eaux :

  • Dans les piscines : la trichloramine, issu de la dégradation des produits alcalins chlorés utilisés pour la désinfection des bassins, est un agent très irritant, susceptible de provoquer de l’asthme et des rhinites ; pour les personnels des piscines ces infections peuvent être reconnues comme maladie professionnelle (voir https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206280).
  • Dans les EDCH : il existe une suspicion de lien entre l'exposition prolongée à des concentrations élevées de sous-produits de la chloration et une incidence accrue de cancer (cancer de la vessie et peut-être du côlon) ; ce risque n'est cependant pas avéré (voir https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/143757/2125708) .

Il faut également noter que certaines agglomérations (par exemple l'Agglomération de Colma, voir https://www.agglo-colmar.fr/zero-chlore) abandonne la chloration, qui conserve une mauvaise image, avec le souhait d’encourager la consommation d’eau du robinet. Ce type de décision impose la mise en place d'un plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) validé par l'ARS.


Bibliographie :

  • CSHPF (1995) : Recommandations sanitaires relatives à la désinfection des eaux usées urbaines ; 22p. ; téléchargeable sur avis CSHPF

Pour en savoir plus :

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