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Charron - Expertise des zones de solidarité Xynthia

De Wikibardig

Sommaire

Description générale :situation, occupation du sol, description de la zone de solidarité.


Situation


Charron est un commune de 37,4 km2 qui compte 2172 habitants; elle est située dans la baie de l'Aiguillon, au sud de l'embouchure de la Sèvre Niortaise, et donc en limite de la Vendée.
La commune fait partie du marais poitevin, et en dehors des anciennes « îles » surélevés (Charron, Bourg-Chapon...), est totalement poldérisée. Elle est aussi marquée par la présence d'importants exutoires du marais ; canal du Curé au sud, canaux de la Brune, de la Brie, de la Banche, et canal maritime de Marans, qui se jettent dans la Sèvre Niortaise au Brault.
Ce contexte et la très faible altitude des marais (autour de 3,00 m NGF) explique qu'elle a été submergée presque totalement lors de la tempête Xynthia.

C'est une commune à dominante agricole, qui a connu un développement récent de l'habitat résidentiel en raison de la proximité de la Rochelle (17 km), habitat qui a peu à peu colonisé les zones basses de marais en lisière des anciens ilots.


Les protections

les protections charron

L'ensemble du littoral de la commune de Charron est « protégé » par deux ensemble de digues à vocation d'origine essentiellement agricole : une digue à l'ouest en bordure de la baie de l'Aiguillon et une digue au nord, le long de la Sèvre Niortaise.

  • La digue ouest, va du chenal à la mer des marais de Villedoux, (limite avec la commune d'Esnandes et de Villedoux) jusqu'au lieu dit la Marina à l'ouest de Charron. Cette digue longue d'environ 6 km, propriété des syndicats de marais, avait été endommagée lors de la tempête de 1999, mais n'avait pas rompu, elle a été remise en état par les Associations syndicales avec des subventions de l'État et du Conseil Général. Mais sa cote restait faible (entre 3,80 et 4,50 m NGF, sur un terrain naturel entre 2 et 3 m NGF. Son rehaussement a été demandé dès 1999 par la commune de Charron, qui a au départ accepté de prendre la maîtrise d'ouvrage. Devant l'ampleur des travaux, un autre maître d'ouvrage a été recherché. C'est finalement le Syndicat Intercommunal d'études, d'aménagement et de gestion hydraulique (SIEAGH) qui a accepté de prendre la maitrise d'ouvrage. Le projet a été étudié et le parti retenu a été celui d'une rehausse à 5,20 m sur place. L'étude de projet a été achevée en 2008 ; l'estimation était alors de 3,15 M€.
  • la digue nord, séparée de la précédente par une petite zone plus haute, extrémité de l'îlot de Bourg-Chapon, commence au Port du Pavé pour suivre l'estuaire de la Sèvre Niortaise jusqu'aux écluses du Brault. Elle est elle aussi propriété d'un syndicat de marais (ASA Nord Charron) et dans le champ de compétence du SYNHA (Syndicat mixte de coordination hydraulique du Nord Aunis). Un lever datant de 1985, communiqué par le service navigation de la DDT des Deux-Sèvres1 donne une hauteur de crête entre 3,70 et 4,30 m. Étant considérée comme moins prioritaire que la digue ouest, cette digue n'a pas été l'objet d'études particulières.


La gestion des marais

Les zones basses de la commune, sont constituées d'anciennes salines et surtout de polders, gagnés progressivement sur la mer et gérés par plusieurs syndicats de marais : Charron est principalement concernée par trois syndicats ;

  • l'ASA des marais de Charron Nord (nord du bourg) ;
  • l'ASF des marais de Cravans Lavinaud (partie centrale et est) ;
  • l'ASF des marais d'Andilly, Charron et Longèves, (partie sud) ;

et de manière marginale (exutoire et maisons éclusières au Brault) par deux autres syndicats, :

  • l'ASA des marais de Tangon, la Ronde ;
  • l'ASF des marais de Saint-Michel, Cosses, Saint Léonard et Bernay .

Ces cinq syndicats sont regroupés, avec 11 autres Associations Syndicales de marais et 3 Syndicats intercommunaux, au sein du Syndicat mixte de coordination hydraulique du Nord Aunis (SYNHA) qui gère ainsi près de 18000 Ha. Celui-ci, créé en 1996 a pour objectifs :

  • la représentation auprès des pouvoirs publics ;
  • l'établissement de programmes cohérents et coordonnés (lutte contre les espèces envahissantes) ;
  • la conduite et la participation à des études ;
  • la représentation dans les instances chargées de l'élaboration et de l'application des mesures relatives à l'eau (notamment SAGE).

Un autre intervenant important est le Syndicat intercommunal d’études, d’aménagement et de gestion hydraulique du bassin versant du Curé1 (SIEAGH, créé en 1983 et qui regroupe 32 communes (avec la participation de 8 associations syndicales de marais) dans le but, sur l’ensemble du bassin versant :

  • d’étudier ;
  • de réaliser des travaux d’aménagement hydraulique ;
  • d’entretenir (ouvrages, lit, berges et chenal maritime) ;
  • de gérer le canal du Curé ;

C'est ce syndicat qui avait accepté de prendre les travaux de renforcement de la digue ouest.
SYNHA et SIEAGH ont le même président.

Les marais, utilisés essentiellement à des fins agricoles, sont drainés par tout un réseau de fossés et d'exutoires, dotés de systèmes de régulation en plus ou moins bon état et plus ou mien bien gérés au quotidien, malgré les efforts de regroupement et de fédération au sein des Syndicats.

L'évolution des pratiques culturales, la création de voies nouvelles, les remblais et l'urbanisation, ont perturbé à la fois la perméabilité des sols et les possibilités d'écoulement.
Plusieurs riverains ont mis en cause le fonctionnement actuel des marais, non pas pour lui attribuer l'inondation, mais plutôt une sur-inondation éventuelle ou le freinage de l'écoulement naturel.

Enfin, le secteur du Brault a un rôle essentiel dans la gestion des marais, puisque y sont réunies, non seulement les écluses du canal Maritime de Marans (État), mais aussi les portes des principaux exutoires dont la gestion fine est essentielle tant pour le marais mouillé que pour le marais desséché. La présence d'éclusiers, notamment en période difficile est essentielle pour les gestionnaires (DDT des Deux-Sèvres et syndicats de marais).


Quelques rappels historiques

La tempête Xynthia n'est pas la première tempête à avoir dévasté la commune de charron. De nombreuses tempêtes dévastatrices sont rapportées en 1537, 1598, 1645, 1785, 1864, 1924, 1927 et plus récemment en 1940, 1947, 1957, 1999. Lors de cette dernière tempête, l'eau avait submergé les digues et envahi le marais.


L'impact de la tempête Xynthia

impacts de la tempete

Lors de la tempête Xynthia, l'ensemble des digues a été submergé et dégradé, avec formations de brèches, ruptures et reculs de digue, ...

Le niveau de l'eau dans la baie de l'Aiguillon était estimé à 4,60 NGF soit une profondeur de 1,50 à 2,50 m au pied des digues permettant l'arrivée de vagues pouvant approcher 2 m de haut.

Ces vagues ont provoqué une destruction très rapide de la digue à la mer et, une fois celle ci effacée, se sont faites sentir jusqu'à la première rangée de maisons où l'on a observé des laisses de crue à des niveaux sensiblement supérieurs à 4,60 NGF.
La progression de l'eau a été d'autant plus rapide que le fond du marais est très plat (cote d'environ 3 m NGF) et très lisse (cultures de céréales en phase d'hivernage). L'eau a envahi le marais sur plus de huit km de profondeur.

Les digues, conçues pour protéger de façon économique des espaces agricoles n'avaient pas été dimensionnées pour résister aux vagues et étaient en mauvais état.

La digue nord le long de la Sèvre Niortaise, a été surversée et endommagée, entrainant des dégâts dans les quartiers nord de Charron : les Sables de Bourg-Chapon, le Corps de Garde, le Brault, ... Il semble toutefois que la brutalité de l'inondation ait été moindre ; les méandres de l'estuaire de la Sèvre Niortaise ayant pu servir d'amortisseur.

Enfin les quartiers à l'est du bourg, zones basses d'anciennes salines et de marais poldérisés ont été inondés d'une part par les arrivées d'eau en provenance des digues à travers les marais. L'inondation y a été moins brutale et de moindre hauteur (de l'ordre de 3,80 m NGF à 2 ou 3 km ; 3 m à 5 km) L'existence de canaux et de fossés, et la présence d'obstacles ont pu favoriser et renforcer le courant et la rapidité de l'eau et donc la hauteur (la Serpentine, le Treuil).

Les parties anciennes du bourg et les écarts anciens construit sur des buttes ont été pas ou peu submergées.
L'habitat récent construit en fond de marais, a été gravement inondé avec de nombreux dégâts et trois victimes, qui ont trouvé la mort hors de leur maison.


Impact de la tempête sur les différents quartiers

Avertissement : Dans une zone très basse, l'absence de relevés topos, précis, ne permet pas une approche fine des phénomènes. Ceux-ci ne peuvent donc qu'être appréciés à partir des hauteurs d'eau relevées, essentiellement à partir des informations recueillies sur le terrain (laisses visibles, dont les relevés ont été faits par la DDT, SOGREAH ou bien lors du passage des experts de l'APAVE ou de VERITAS). (Il est à noter que les fiches de ces derniers sont très succinctes).


le bourg

  • la zone située à l'ouest le long des rues de La Rochelle, de la Laisse et du 14 juillet a été frappée très directement sous l'effet de la vague. Les hauteurs d'eau constatées y sont de fait supérieurs à 1m. Elles ont atteint dans ces zones au minimum 4,40 m NGF avec des traces dépassant parfois 5 m,
  • l'ensemble situé également à l'ouest, autour de la rue de la Marina, rue des Retz, rue des Tamaris à l'ouest de la rue du 14 juillet a subi de la même manière les attaques de l'eau, de par sa situation en bordure du marais et sa proximité de la digue. Les traces d'eau sont supérieures à 4,70 m et atteignent 4,84 m,
  • la zone des Salines (entre les rue du 14 juillet, France-Saumur et des Salines) est une zone basse, une ancienne saline urbanisée récemment. Cet espace a été inondé fortement (hauteurs d'eau de 4,00 à 4,40 m),
  • enfin l'ensemble sis de part et d'autre de la rue du 19 mars 1962 ; il s'agit du prolongement vers l'ouest du secteur précédent, drainé par des fossés et leur exutoire principal le Cravans qui se rejette au nord dans la Sèvre Niortaise au niveau des écluses de Brault. La rue du 19 mars a été construite en remblais sur le marais et a permis une urbanisation de part et d'autre, notamment à l'est sur des terrains qui « devaient » eux-mêmes être remblayés avant construction. Au vu des relevés APAVE et des dires de certains riverains ce secteur a été inondé, plutôt par le marais (et par le Cravans qui ne pouvait éliminer l'eau), mais avec des hauteurs inférieures à 50 cm, voire moins. Partiellement « protégé» par la zone plus haute du bourg, ce quartier n'a pas été inondé frontalement ; les hauteurs d'eau atteintes oscillent entre 4,00 m et 4,20 m NGF, notamment le long de la rue du 19 mars 1962 . Ces hauteurs sont évidemment à relativiser puisque à comparer avec le niveau des voies et des seuils des maisons. Il faut noter que la plupart des terrains avaient été remblayés avant construction ce qui a permis de limiter l'inondation.


la rue du port et le port du Corps de Garde :

Inondés par la surverse de la digue nord, ces secteurs ont connus des hauteurs d'eau importantes

  • la rue du Port ; cette extension du bourg vers le Corps de Garde, s'est effectuée sur des zones basses de marais. L'eau a atteint des niveaux de 4,50, 4,60 m NGF.
  • le Corps de Garde : le secteur du Corps de Garde est une zone portuaire et de chantiers navals au bord de la Sèvre Niortaise. Elle comprend quelques logements. On y a noté des niveau supérieurs à 4,70 et 5 m.


les autres secteurs

Ceux-ci ont été inondés de façon plus lente compte tenu de leur relatif éloignement des digues (2 à 3 km) ;

  • la rue de la Serpentine, zone basse, en limite de l'île de Charron a connu des niveaux de l'ordre de 4 m ; comme le secteur voisin du Treuil sans doute lié à un courant contournant l'île de Charron par le sud (La Grâce de Dieu) ;
  • les secteurs isolés ; les Vrillandes Neuves et les Vieilles Vrillandes (niveaux de l'eau de 3,77 m, 3,80 m), les Petites Laisses (3,67m)
  • pour d'autres secteurs nous ne disposons pas de cotes précises d'eau. On peut estimer à partir des éléments recueillis que le secteur des écluses du Brault, a eu environ 4,40 m d'eau.


La définition des zones de solidarité

zones de solidarite charron
Les quartiers et les écarts où le plus grand nombre des maisons avaient été fortement inondé ont été classés en zone de solidarité. Ils contiennent, selon les services de l'État 245 « biens » qui se répartissent en 190 résidences principales ; 31 résidences secondaires et 24 locaux professionnels.
Près de 12 zones ont été ainsi définies, certaines concernent une habitation, la zone du bourg plus de 160. Le diagnostic ne peut donc être unique, mais doit tenir compte de ces disparités.
  Les zones de solidarité concernent  :
  • le bourg qui peut lui-même être divisé en quatre secteurs :

 - la zone située à l'ouest le long des rues de la Rochelle, de la Laisse et du 14 juillet (47 habitations)

 - l'ensemble situé également à l'ouest, autour des rues de la Marina, des Retz et des Tamaris à l'ouest de la rue du 14 juillet (59 habitations et 2 locaux professionnels) ;
 - le secteur des Salines, le haut de la rue et la place du 14 juillet et les rues France Saumur et des Salines (38 habitations et 3 locaux professionnels)
 - enfin un ensemble à l'est, autour de la rue du 19 mars 1962 et de la rue des Ecoles  (18 habitations et 6 locaux professionnels)

  • la rue du port (23 habitations, 1 local professionnel) et le port du Corps de Garde (3 habitations et 6 locaux professionnels), au nord du bourg vers la Sèvre Niortaise ;
  • un ensemble d'ilots comprenant une ou plusieurs maisons, que nous appellerons « écarts »

 - le Brault avec 2 unités :

    - les écluses (4 habitations, dont 3 maisons éclusières et 1 local)
    - pont du Brault (5 habitations)

 - un ilot rue du Canada, rue du Bas-Bizet (1 habitation,)
 - un écart au lieu-dit Montifaut (3 habitations)
 - la rue de la Serpentine (9 habitations)
 - trois écarts sur la RD 9 (Charron-Esnandes) :

    - le Treuil, au carrefour de la rue de la Serpentine (4 habitations)
    - les Vrillandes Neuves 1 habitation)
    - les Petites Laisses (1 habitation)

 - les Portes sur le canal du Curé (1 habitation, maison éclusière de l'ASF des Marais d'Andilly, Charron et Longèves) ;


Le total obtenu (236 biens dont 220 habitations) est légèrement inférieur au nombre officiel des biens en zone de solidarité (245). La différence porte probablement sur des locaux annexes non expropriables.

Outre les zones de solidarité, sept zones de prescription ont été définies, qui ne concernent à chaque fois qu'une habitation liée à une exploitation agricole. Elles sont répertoriées dans le tableau suivant :


Lieu-dit
Caractéristiques
Les Loges
habitation, liée à une exploitation
Niveau de l'eau connu: 4.29m
La Bergerie
habitation, liée à une exploitation

Le Cloubouet
habitation, liée à une exploitation
3.02m
Les vieille Vrillandes
habitation, liée à une exploitation
3.77m
La Gabauge
habitation, liée à une exploitation

La Chauvillère
habitation, liée à une exploitation

Le Grand Treuil
habitation, liée à une exploitation
4.05m

Globalement, ces zones ne présentent pas de risques mortels étant pour la grand majorité, assez éloignées des digues ; La plus proche est la Ferme des Vieilles Vrillandes, qui a connu un niveau de l'eau de 3,77 m, pour un sol autour de 3 m.


L'aléa de référence

Bien que réparées au moyen de matériaux du site (sable vaseux) avec une crête portée à l'altitude 4,20 NGF, les digues de Charron ne peuvent pas résister à une montée des eaux à la cote 4,60 m NGF. La vulnérabilité du site est la même qu'avant cette tempête.
Les hauteurs d'eau constatées à Charron lors de Xynthia sont donc représentatives de l'évènement de référence et peuvent être prises en compte pour identifier les constructions dangereuses pour leurs occupants : ce sont celles qui ont été inondées par plus de 1 mètre d'eau ou qui, inondées à un niveau proche de cette cote sont isolées dans des secteurs isolés où l'évacuation de l'eau est susceptible de prendre beaucoup de temps.

Le coût total des acquisitions en zone de solidarité serait d'environ 72 M€ dont 12 M€ pour les maisons qui n'ont pas (encore) donné lieu à accord amiable.


Protection envisagées par les collectivités ou proposées par les experts, diagnostic sur la faisabilité, l'efficacité et le coût


Protections envisagées

Pour la digue ouest, le programme étudié par l'UNIMA pour 3,6 M€ prévoit de porter cette crête à 5,20 m NGF Ces travaux devraient être mis à l'enquête publique en 2011 et pourraient être réalisés rapidement. Ils réduiront la vulnérabilité du site qui devrait pouvoir faire face à une tempête comparable à celle de 1999 mais seront insuffisants pour assurer un niveau de sécurité satisfaisant en cas de renouvellement d'une hauteur d'eau à 4,60 NGF accompagnée de fortes vagues : la crête de digue ne sera pas renforcée pour résister aux paquets de mer qui la franchiront.
Des travaux complémentaires devront être envisagés pour prévenir une rupture brutale de la digue, toujours très dangereuse pour la sécurité des personnes. Il pourrait s'agir, soit d'un renforcement sur place au moyen d'enrochements, de façon à empêcher que la digue soit ébréchée par les vagues sans chercher à éviter le passage d'une quantité d'eau significative lors des grandes tempêtes: la partie du marais proche des digues resterait inondable mais la submersion serait moindre, soit de la construction d'une digue brise lame en avant de la digue de terre assurant la fonction d'étanchéité, solution plus satisfaisante mais plus coûteuse.
Pour renforcer 6 km de digues à la mer sur Charron, les prolonger jusqu'à la pointe de Saint Clément à Esnandes et conforter les digues de la Sèvre Niortaise sur 5 km environ, l'ordre de grandeur du coût serait de 10 à 15 M€.

De tels travaux nécessiteront la mise en place d'une gestion unifiée des ouvrages hydrauliques nécessaires à la sécurité des personnes sur Charron et Esnandes de façon à garantir une maintenance fiable.
L'horizon auquel leur réalisation est envisageable n'est pas susceptible d'influer sur le programme des acquisitions en zone de solidarité, au demeurant très avancés.


Éléments de contexte patrimonial, social, politique

Le contexte local et le type d'habitations, la plupart petites, sans étage et de valeur patrimoniale limitée, ont conduit la quasi totalité des habitants en zones de solidarité à souhaiter bénéficier de l'offre d'acquisition amiable faite par l'État.
Un certain nombre de bâtiments nécessitent cependant la recherche d'une utilisation compatible avec leur situation il en est ainsi tout particulièrement des maisons éclusière État au Brault (1888), du bâtiment des douanes au Corps de Garde ou de certains corps de ferme anciens et de qualité.


Modifications proposées au programme des acquisitions de constructions dangereuses pour leurs occupants

Globalement, les zones de solidarité délimitées en avril 2010 correspondent aux périmètres où les habitations répondent aux critères de danger exposées dans le rapport général, c'est à dire une inondation prévisible supérieure à 1 mètre par rapport au seuil.
L'examen détaillé du site et les levés topographiques réalisés à la demande de la mission d'expertise font toutefois apparaître que, pour quelques secteurs limités, le critère d'1 m de submersion prévisible n'est pas atteint et les maisons ne peuvent y être considérées comme d'extrême danger.
Dans ces secteurs très restreints et circonscrits, les maisons non encore acquises, bien que faiblement inondables, pourraient ne pas être expropriées. Elles sont identifiées ci après. L'altitude des maisons déjà acquises n'a pas été systématiquement relevée.
En outre, les zones de solidarité contiennent des constructions à usage d'activité ou des locaux techniques qui ne pourront être acquis au moyen du fond Barnier que s'ils constituent l'annexe d’habitations.


Identification des maisons susceptibles de ne pas être expropriées ;

  • dans le quartier des Salines , les parcelles cadastrées :

    - AB 123 (4 rue des Jardins) , maison située sur la pointe de l'île de Charron, et totalement hors d'eau (seuil à 4,36 m NGF);
    - AD 128, (7, rue des Salines), seuil à 3,5 m NGF, et disposant d'un étage ;

  • maisons rue du 19 mars 1962, construites sur des terrains remblayés qui les ont mises hors d'eau ou presque et cadastrées :

    - AM 1 (16, rue du 19 mars 1962), seuil à 3,39 m NGF ;
    - AD 76 (17, rue du 19 mars 1962), seul à 3,38 m NGF ;

maisons1
maisons2
maisons3
maisons4
maisons4
maisons5
  • Lieu dit Montifaut , maison cadastrée OC 482, aménagée sur 3 niveaux et n'ayant pas été inondée (seuil 3,56 m) par Xynthia, contrairement à ses deux voisines situées en contre bas (parcelle) ;
  • ensemble des Petites Laisses (parcelle cadastrée OD 113), ensemble de corps de fermes ayant eu moins de 40 cm d'eau (cote de seuil à de 3,29 , pour un niveau d 'eau constaté de 3,67 (ce qui confirme les constats sur place, soit très peu d'eau dans la maison et 40 cm dans l'écurie).


Le cas particulier du secteur des écluses du Brault

ecluses de brault
  Rappelons que ce secteur comprend 4 habitations, dont 3 maisons éclusières (Etat, ASA des marais de Tangon, la Ronde, ASF des marais de Saint-Michel, Cosses, Saint Léonard et Bernay) et une habitation privée. La gestion des écluses nécessitera la présence en cas de crise au minimum d'un agent du service de navigation (présence temporaire dans un lieu de vie hors d'eau) et d'un agent des syndicats de marais.
Il est proposé de tenir compte de cette présence nécessaire et du fait que deux bâtiments disposent d'un étage refuge, (maison éclusière du syndicat des marais de Tangon, et maison privée) de ne pas exproprier ce secteur. Les propriétaires publics faisant leur affaire de l'utilisation des bâtiments désaffectés.
La maison privée, cadastrée B25, est située à proximité de l'ancienne route départementale, surélevée pour franchir la Sèvre Niortaise (ancien pont coupé). Son seuil est situé à 4,15 m NGF et la maison dispose d'un étage.

Proposition de maisons pouvant être considérées comme dangereuses :

Les experts proposent d'envisager l'expropriation (ou l'acquisition à l'amiable) de deux ensembles :

  • Une annexe transformée en logement locatif, rue de la Laisse (partie inférieure de la parcelle AB 237) ;
  • Un ensemble de deux maisons sur la commune de Villedoux (cf ci-après).


Annexe Les Portes en Villedoux

Description générale :

La commune de Villedoux est située au sud de Charron et à l'est d'Esnandes. Le bourg est situé à l'intérieur des terres, mais le territoire communal forme comme un coin entre Charron et Esnandes, dont la pointe est située en bord de mer, au niveau de l'exutoire du Canal de Villedoux.
C'est dans cet espace de marais entre la RD9 et la mer que se situe le secteur des Portes, au niveau de la confluence des deux canaux de Villedoux et des Sartières. Une ancienne porte à flot sur le canal, aujourd'hui inutilisée a donné son nom au hameau.
Celui-ci est composé de deux maisons et de dépendances (hangars, abris à bateau, ..). L'une des maisons est ancienne, et abrite deux logements habités par le propriétaire et l'autre est contemporaine et louée. Canaux et fossés ceintures cette ancienne exploitation agricole.
Cet ensemble est à vol d'oiseau à 1,25 km de la digue et à la même distance de la RD9 (Charron-Esnandes). L'accès se fait par une voie étroite, sinueuse et bordée de canaux, ce qui la rend totalement impraticable en cas de submersion, et dangereuse car son tracé n'est plus visible.
Lors de Xynthia l'ensemble a été fortement inondé. (3,67 m NGF selon l'étude SOGREAH). Avec plus d'1 m à l'extérieur et dans les annexes, 60 cm dans la partie habitée dont les huisseries ont freiné les entrées d'eau (venues essentiellement par les réseaux et les entrées d'air de la cheminée).
La proximité des digues et la présence des canaux a permis une arrivée d'eau forte et rapide, le courant ayant déplacé des éléments lourds sur plusieurs mètres.
Les habitants des deux maisons ont été hélitreuillés le 1er mars.
Ce site et l'habitation ancienne ont déjà été inondées en 1940 et 1999.
Compte tenu de son appartenance à une commune distincte le secteur des Portes n'a pas été classé en zone de solidarité


Propositions

propositions1
  
propog
propositions2

Avec un aléa de référence identique à celui pris en compte pour Charron (4,60m), la zone est de fait potentiellement dangereuse.(hauteur d'eau, courant, accessibilité, pas de zone refuge).

Aucune protection collective ne peut sécuriser ce site, et la configuration elle-même du hameau, entouré de canaux très proches, ne permet pas d'envisager une protection individuelle.
L'acquisition à l'amiable ou par voie d'expropriation semble la seule possibilité de résoudre ce problème. Le propriétaire des lieux dit y être favorable, n'envisageant pas de rester sur place compte tenu de son âge (il s'est relogé au bourg de Villedoux) et ne souhaitant pas mettre en danger des locataires. Une utilisation de jour liée à la gestion du marais de la maison ancienne serait néanmoins envisageable.


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Autres zones d'expertise:

Site de l'île d'Aix

Saint Trojan

Port des barques
Nieul
Loix
La Flotte en Ré
Aytré

sites de Boyarville et de la Perrotine (Communes de Saint-Georges et Saint-Pierre d'Oléron)
Châtelaillon-Plage et Yves: les Boucholeurs
Fouras – Pointe de la Fumée

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