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Crue (HU)

De Wikibardig

Traduction anglaise : Flood

Dernière mise à jour : 12/12/2021

Augmentation importante et plus ou moins brutale du débit dans un cours d'eau ou, par extension, dans un réseau d'assainissement, due à une cause naturelle (précipitation, fonte de neige, etc.) ou non (rupture accidentelle d’un barrage ou vidange d'ouvrages de retenue, etc.).

Sommaire

Caractéristiques d'une crue

Une crue est caractérisée, à un endroit donné, par son hydrogramme (courbe représentant les variations du débit en fonction du temps) et en particulier par son débit de pointe, sa durée, son volume et son temps de montée. A cette augmentation du débit sont associées des augmentations du niveau d’eau et de la vitesse d’écoulement. De façon pratique, ce sont ces augmentations, en particulier celle du niveau d’eau, qui sont le plus dommageables. De ce fait le niveau maximum atteint est souvent utilisé pour caractériser une crue.

Pour mesurer l'importance d'une crue, on lui associe souvent la période de retour de l'une de ses variables caractéristiques (débit de pointe instantané, débit moyen sur une durée donnée, niveau maximum atteint, etc.). On parle par exemple d'une crue décennale pour indiquer que la grandeur prise en compte est dépassée en moyenne 10 fois par siècle.


Figure 1 : Le niveau maximum atteint est le facteur majeur de caractérisation des crues ; préserver cette information dans la mémoire collective est important en termes de sécurité ; crédit photo Patrick Savary.

Il est important de noter que du fait des propriétés des écoulements à surface libre, le niveau maximum atteint n’est pas concomitant avec le débit maximum. Le niveau continue ainsi à monter après que la pointe de débit ne soit passée au point considéré. Dans le cas de crues fluviales (voir plus bas), le niveau maximum peut être atteint plusieurs jours après que la pointe de débit ne soit passée. De plus, différents autres paramètres (état de la végétation, vent, formation d'embâcles, etc.) peuvent modifier le niveau d'eau pour un même débit.

Différents types de crue associées aux précipitations

En France, les précipitations constituent le facteur majeur à l’origine des crues, même si parfois la fonte des neiges peut être un facteur aggravant (voir crue nivale).

On classifie généralement ce type de crues en fonction de la rapidité d'évolution du phénomène qui est le facteur déterminant pour alerter les personnes exposées. Le passage d'un type de crue à l'autre n'a pas de limite nette et le vocabulaire est assez fluctuant. Nous proposons cependant de distinguer :

  • les crues fluviales (ou crues lentes) qui affectent des cours d'eau importants, alimentés par des bassins versants de grande dimension et qui correspondent à des temps de réponse supérieurs à 24 heures. Elles sont dues à des précipitations abondantes et de longue durée. L’augmentation du débit est lente, la crue se prolonge plusieurs jours après la fin des précipitations. Les dégâts matériels causés par ce type de phénomène peuvent être considérables. En revanche la lenteur de la montée des eaux permet le plus souvent d'évacuer les personnes exposées et limite les risques d'entraînement et de noyade.
  • les crues rapides sont des événements intermédiaires qui correspondent à des temps de réponse des bassins versants compris entre 6 et 24 heures.
  • les crues soudaines sont des événements hydrologiques de durée limitée (quelques heures), qui se caractérisent par une montée rapide du débit. Les crues soudaines sont typiques des petits bassins versants avec des temps de réponse compris entre 2 et 6 heures. Elles sont le plus souvent causées par des pluies convectives affectant parfois seulement une partie du bassin versant. La montée des eaux très brutale ne laisse que très peu de temps pour alerter les riverains.
  • les crues éclairs (on parle également de crues subites ou de crues torrentielles) correspondent à des bassins versants encore plus réactifs (plus petits et plus pentus), avec des temps de réponse inférieurs à 2 heures. Elles peuvent se produire sur n'importe quelle partie du réseau hydrographique (permanente ou non), et leurs conséquences peuvent devenir dommageables, même pour de tout petits bassins versants (quelques centaines, voire quelques dizaines d'hectares).


Figure 2 : Une crue de Seine à Paris est un bon exemple de crue fluviale ; crédit photo Jean Pierre Tabuchi.

Les crues soudaines et les crues éclairs sont les principales responsables des mortalités par noyade. Dans la plupart des cas il n’existe pas de stations de mesure de débit sur le cours d’eau à l’amont et l’anticipation de la crue (en fonction de la mesure et de la prévision des précipitations) constitue la seule possibilité pour alerter les personnes exposées (voir Anticipation des crues soudaines (HU)).

Crues d’origine nivale

Les crues nivales sont dues à la fonte des neiges. Elles ne jouent généralement qu'un rôle mineur en hydrologie urbaine dans les pays tempérés, et en particulier en France. Il peut cependant être utile de les prendre en compte dans les villes de montagnes ou dans les pays froids. L'association d'une pluie et d'un redoux provoquant la fonte du manteau neigeux peut en effet provoquer des ruissellements importants, particulièrement si le sol a été rendu imperméable par le gel.

Autres causes accidentelles susceptibles de provoquer des crues

D'autres causes sont susceptibles de provoquer également une montée rapide du niveau des eaux : ruptures de digues, lâchures de barrage, etc. Il s'agit alors d'événements accidentels dont la gestion peut également concerner les spécialistes d'hydrologie urbaine.

Voir aussi : Débordement, Inondation.

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