S'abonner à un flux RSS
 

Le Rhône en 100 questions : 10-06 Peut-on identifier un paysage rhodanien ?

De Wikibardig
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Au long de l’axe fluvial et d’une rive à l’autre, les paysages de grands bassins et de défilés à coteaux se succèdent pour composer une mosaïque, où se mêlent trames urbaine et périurbaine, sites patrimoniaux et espaces naturels, infrastructures de transport, activités commerciales, industrielles et agricoles.
À quoi reconnaît-on les paysages du Rhône ? Une cohérence paysagère émane-t-elle d’un tel patchwork ou les séquences se juxtaposent-elles sans autre lien que la présence physique du fleuve ?


Sommaire

Singularité, diversité ?


Sans céder à la facilité de désigner le couloir fluvial comme fil d’Ariane, quelle corrélation établir entre les différents types de paysages qui, de la Suisse à l’embouchure maritime, s’installent, s’interrompent, resurgissent, se côtoient ou s’affrontent d’une rive à l’autre ? Peut-on dès lors évoquer une quelconque particularité ?
Précisons que la notion de paysage rhodanien ne se superpose pas avec celle de paysage fluvial. Communément, les paysages du fleuve s’attachent plus strictement aux espaces alluviaux. Se référer aux paysages rhodaniens revient à élargir la focale à l’ensemble de la vallée, de la plaine aux versants.
terrasse de vignes des cotes du rhone septentrionales


Les coteaux viticoles, un des rares éléments communs permanents, du Valais au Gard
Les mutations paysagères subies au cours des siècles nous renseignent finement sur l’étroite association société-paysages : premiers agencements géométriques des vignes avec l’apparition de la force animale ; abandon des terrasses au profit des plaines au moment où le travail agricole se modernise.

À l’image de l’initiative menée depuis une dizaine d’années sur l’appellation Saint-Joseph (Côtes du Rhône septentrionales), le retour en force de la tradition amorce une nouvelle recomposition paysagère, directement connectée au contexte économique.
En renouant avec les coteaux de forte pente, les vignes deviennent l’instrument privilégié de promotion et de revalorisation d’un produit, dans une savante combinaison entre terroir, savoir-faire et terrasses emblématiques.


Des paysages humanisés


De ce point de vue, l’empreinte humaine est indissociable du paysage. Inscrite dans « l‘ordinaire » plutôt que le « spectaculaire », la valeur des sites réside dans leurs usages, leur historicité culturelle, voire l’émotion qui en émane. La vallée s’impose à cet égard, tel un livre ouvert où se narre, au fil des pages, l’histoire des hommes et de leur territoire.
Une histoire dynamique et tournée vers l’avenir, tant les paysages se transforment au gré des changements sociétaux, de l’évolution des techniques ou de l’extension urbaine.


À la convergence des paysages : les usages du fleuve


le rhone a l entree de lyon
Témoins des temps d’une société, les paysages rhodaniens évoquent le rôle majeur conféré depuis des millénaires au fleuve et à ses ressources, et par là, à sa vallée. Ainsi en est-il de l’essor des cités riveraines dès l’Antiquité, qui s’articule à la circulation des produits et des courants de pensée du nord au sud de l’Europe via le Rhône.
Bien plus tard, les grands aménagements du fleuve et sa mise au service des besoins de la nation ont engendré de tout autres paysages. Enfin, à l’heure où le fleuve réinvestit la scène des loisirs et du tourisme, le souci paysager transfigure les quais, berges et bas ports des villes et villages.
Certes, dans cette tension permanente entre dimension esthétique et approche socio-économique, l’unité semble faire défaut. Pourtant, de la mosaïque émerge la singularité, pour peu que l’on s’attarde sur l’interrelation entre les différentes composantes.
En somme, la spécificité du sillon rhodanien tient à un territoire agencé autour d’un objet structurant : le fleuve. C’est donc de la relation entre hommes et fleuve que naît l’homogénéité paysagère.


Ce qu’il faut retenir


Les séquences paysagères de la vallée du Rhône livrent les secrets de l’histoire humaine.

Le fleuve, support économique et social, a de tout temps impulsé des usages spécifiques, lesquels ont modelé les paysages de la vallée. Dès lors, de l’apparente diversité des paysages rhodaniens naît l’unité, pour peu que l’on considère le paysage sous l’angle des usages économiques et sociaux.



question précédente |retour au sommaire | question suivante

Outils personnels