S'abonner à un flux RSS
 

Site du Fouras - Expertise des zones de solidarité Xynthia

De Wikibardig

Sommaire

Eléments de contexte

fouras intro
le site

Le site

La commune de Fouras, 3 855 habitants permanents, a la forme d'un cap qui, au nord de l'embouchure de la Charente, s'avance dans le pertuis d'Antioche en direction de l'Île d'Aix.
L'extrémité de ce cap forme la Pointe de la Fumée, longue (1,6 km) et étroite (40 à 170 m), occupée par des activités ostréicoles, un embarcadère et par de nombreuses habitations construites au bord de l'eau et attirées par la qualité exceptionnelle du site. Il s'agit d'une urbanisation récente qui a débuté vers la fin des années 1950 et atteint son extension actuelle il y a une trentaine d'années. Précédemment, la pointe de la Fumée était seulement traversée par une voie ferrée desservant l'embarcadère à destination des îles d'Aix et d'Oléron et occupée par des prairies.
Dans la suite de ce document, nous considèrerons que la Pointe de la Fumée prend racine sur la « Prairie du Casino ». Le quartier du « Port Nord » n'en fait pas partie mais sera évoqué plus loin en raison de son carac­tère inondable.
Elle est entourée d'un platin1 rocheux de plusieurs centaines de mètres de large qui découvre à marée basse (altitude généralement supérieure à +1 m NGF, un peu plus élevée au sud) et, localement, de plages de sable qui s'élèvent jusqu'à 3,00 voire 3,50 m NGF, ce qui limite la taille des vagues susceptibles d'atteindre le front de mer et a favorisé une urbanisation quasi continue, au bord même de l'océan, sur la périphérie du site. L'épaisseur des dépôts sableux varie sensiblement d'une année sur l'autre, en fonction de l'orientation et de la force des tempêtes.
Le sol des parcelles bâties de la Pointe de la Fumée a presque partout une altitude supérieure à 3,50 m NGF, ce qui est supérieur au niveau des plus grandes marées mais ne met pas à l'abri des vagues de tempête.

protection de la pointe

Toute la périphérie de la presqu'île est dotée d'ouvrages de protection contre la mer. Lorsque les propriétés riveraines sont privées, il s'agit géné­ralement de murs de maçonnerie ou de béton, qui soutiennent une terrasse remblayée sur laquelle une maison est construite. Lorsque le fond riverain est public (voie routière ou espace concédé à un ostréiculteur), il s'agit généralement d'enrochements. Les croquis ci contre sont des coupes de la pres­qu'île respectivement à l'endroit le plus étroit (plage de la Vierge) et le plus large (quartier du Tourillon).
La nature (enrochements, maçonne­ries ou association de plusieurs techniques) de ces protections est très disparate mais les hauteurs de crête se situent dans une fourchette assez étroite, entre 4,00 et 4,50 m NGF, exceptionnellement jusqu'à 5,00 m NGF.
Lors des grandes tempêtes de secteur ouest ou nord ouest, telles que celle de 1999 et de 2009, les vagues de l'océan qui arrivent par le pertuis d'Antioche sont fortement atténuées par la remontée des fonds et par l'obstacle constitué par l'île d'Aix. Elles parviennent à la presqu'île de la Fumée avec une amplitude d'environ 0,70 m. La « mer de vent » et la clapot qui se forment localement, avec des fetchs1 d'environ 10 km au sud ouest et au nord peuvent creuser des vagues de 2,00 m environ.
Ce sont ces vagues d'origine locale qui submergent le rivage et constituent un danger pour les riverains : en déferlant sur les ouvrages de protection, elles provoquent des paquets de mer qui endommagent ces ouvrages et les constructions situées en arrière, et traversent la presqu'île de part en part, particulièrement dans la partie la plus étroite, au niveau de la plage de la Vierge. C'est ce qui s'est passé lors des tempêtes de 1999 et 2009 et s’était certainement produit à plusieurs reprises dans le passé sans laisser de souvenir lorsque le site était inhabité. Ce phénomène rend toute circulation impossible pendant les tempêtes au delà du Fort de l'Aiguille.
A la suite des tempêtes de 1999 et d'autres évènements de moindre ampleur, une étude de définition des dispositifs de défense contre la mer de la presqu'île de la Fumée a été confiée au bureau d'étude ISL Ingé­nierie par le conseil général de Charente-Maritime. Cette étude contient un état des lieux des ouvrages de protection synthétisé par le croquis ci-dessous :

L'étude constate que les vagues les plus défavorables sont celles qui se forment localement (clapot) et calcule la cote atteinte par les paquets de mer pour une hauteur de marée centennale évaluée à 3,90 m NGF. Ceux ci peuvent passer jusqu'à 2,30 m au dessus des protections, lors des évènements extrêmes, aux endroits les plus exposés (extrémité de la pointe, plage de la Vierge), au moins un mètre sur le reste du site.
La conclusion est qu'une grande partie des protections est sous dimensionnée par rapport au critère de stabili­té en cas d'évènement extrême et devrait être confortée. L'étude ne contient ni projet ni estimation du coût. Les conséquences de l'insuffisance des défenses sur les constructions situées en arrière ne sont pas évaluées.

La tempête Xynthia

Lors de Xynthia, l'océan est monté jusqu'à 4,40 NGF, le « run-up1 » des vagues a provoqué une surcote supplémentaire jusque
tempete xynthia
vers 4,80 NGF, inondant la quasi totalité de la presqu'île, à l'exception du parking de l’embarcadère. Comme lors des tempêtes précédentes, les paquets de mer ont provoqué d'importants dégâts aux ouvrages de défense exposés au sud-ouest et à certaines des constructions situées immédiatement en arrière. La circulation sur la presqu'île est devenue impossible au delà du fort de l'Aiguille, y compris pour les services de secours, pendant plus de deux heures. Les dégâts subis par les constructions ont été cependant très variables de l'une à l'autre: les caractéristiques des protections et des immeubles, la distance au front de mer, l'orientation ont créé des situations très différenciées : quatre maisons ont été quasiment détruites, beaucoup ont vu leurs baies vitrées défoncées par les paquets de mer et les objets qu'ils charriaient (notamment des épaves de carrelets), la majorité des rez-de -chaussée a été inondée, mais bon nombre sont restées quasi indemnes.

La commune avait procédé à une mise en alerte des personnes présentes, peu nombreuses à cette époque de l'année, et évacué les plus fragiles. Aucune victime n'a été déplorée.
Au cours de l'année 2010, la commune de Fouras s'est dotée d'un plan communal de sauvegarde qui organise l'alerte et, si besoin, l'évacuation préventive des habitants des zones exposées à la submersion, en cas d'alerte par les services de la préfecture. Elle a modifié son plan local d'urbanisme pour faciliter la réalisation de niveaux refuge, notamment dans le quartier du Port Nord.


Les zones de solidarité

zones de solidarite fouras

Au vu des dégâts constatés lors de Xynthia et de la récurrence des évènements (1999, 2009 et 2010), la partie exposée aux vagues de la presqu'île de la Fumée, à l'ouest de la Prairie du Casino et le long de la rue du Bois Vert, a été classée en zone de solidarité. Cette zone contient 116 habitations et 8 commerces dont 31 ont donné lieu à un accord amiable de vente au 5 janvier 2010.
Ce classement est motivé par le risque de destruction des ouvertures et parfois des maçonneries sous l'effet des paquets de mer, dans un contexte où, toute circulation étant impossible, les occupants des immeubles en difficulté ne peuvent être secourus.
Les quartiers gravement inondés sans être exposés aux vagues de tempête ont été classés en « zone de prescription » (jaune). Il s'agit essentiellement du quartier du Port Nord où 50 maisons ont été envahies par près d'un mètre d'eau.
De façon générale, les propriétaires sont défavorables aux acquisitions. Certains ont entrepris des travaux pour conforter la protection de leur propriété. Le prix élevé des maisons rend les acquisitions très couteuses.


Diagnostic

Évènement de référence

Lors de la tempête Xynthia, le niveau de l'eau a atteint une altitude exceptionnelle. Même si la hauteur des vagues est restée, au large, inférieure à celle des tempêtes précédentes, celles qui parvenaient au rivage avaient sans doute la hauteur maximale permise par la profondeur de l'eau (75 à 80% de cette profondeur) sauf, localement, sur les sections exposées au nord est.
On peut donc considérer que Xynthia est représentative de l'évènement de référence, pour la Pointe de la Fumée.
Par rapport à l'étude ISL, la hauteur de l'océan était plus élevée (4,40 NGF au lieu de 3,90 NGF).


Vulnérabilité des constructions

Le diagnostic d'hétérogénéité et de fragilité générale des ouvrages de protection dressé par l'étude ISL est partagé par la mission d'expertise.
Toute circulation piétonne ou automobile est impossible au nord du fort de l'Aiguille pendant les grandes tempêtes.
Seules les constructions qui se trouvent à une trentaine de mètres du rivage et qui en sont séparées par une autre rangée de constructions sont à l'abri des paquets de mer et ne sont soumises qu'aux effets de la surcote marine augmentée du « set-up », soit une cote d'inondation de 4,80 NGF.
A l'intérieur de la zone de solidarité seules quelques constructions situées en périphérie du parking de l'embarcadère, au centre du quartier du Tourillon,et au contact du fort de l'Aiguille sont dans cette situation et ne sont pas dangereuses au vu des critères admis au niveau national, à condition que leurs occupants évitent toute sortie pendant les tempêtes. Il en est de même, à l'extrémité sud de la zone de solidarité pour les numéros 72 et 74 de l'avenue du Bois Vert, très surélevés.
Toutes les autres constructions sont dans une position qui peut être qualifiée de dangereuse, y compris, en zone « jaune » de prescriptions, sur la côte nord-est, le long du Boulevard de la Jetée et de l'avenue du 11 Novembre.
L'intensité de l'exposition est cependant très différente d'une construction à l'autre :

  • Les situations les plus inquiétantes sont celles des constructions situées derrière un muret susceptible de s'effondrer sous l'effet des vagues : le terrain de fondation peut alors disparaître en quelques minutes, entrainant l'effondrement de la construction. Une défaillance localisée peut provoquer la ruine de plusieurs constructions voisines : il y a une solidarité de fait entre les propriétaires. Les constructions implantées sur le sable de la plage de la Vierge sont dans une position critique car ce sable est mobile. Les photos anciennes que les experts ont pu voir montrent que la plage a sensiblement maigri depuis une trentaine d'années.
  • L'altitude du sol joue un rôle important: l'effet des paquets de mer est d'autant plus important que cette altitude est moins élevée. Lorsque le sol est à moins de 3,80 NGF la construction peut être envahie par plus d'un mètre d'eau pendant plusieurs heures; toutefois, sur la presqu'île de la Fumée, peu d'habitations sont dans ce cas.
  • L'effet des paquets de mer diminue très rapidement avec la distance à la crête de digue : l'eau peut monter à deux fois la hauteur des vagues le long d'une façade située à moins de cinq mètres de cette crête, soit 9,00 NGF. Une vingtaine de mètres en arrière, lorsque le sol n'est pas trop bas, les paquets de mer ne dépassent guère 1,00 m au dessus du « run-up » (5,50 à 5,80 NGF): les baies vitrées peuvent être protégées par des volets battants de qualité courante.

Un camping communal se trouvait à l'extrémité de la pointe, au sud du parking. Il était inoccupé lors de Xynthia et n'a pas été rouvert. Sa configuration est celle d'une cuvette peu profonde (environ un mètre). En cas de marrée de fort coefficient (niveau de l'océan à 3,50 NGF), il dispose d'une garde d'environ 1,20 m à 1,50 m ce qui le laisse vulnérable à des vagues isolées1 dont le set-up pourrait l'inonder par surprise si la mer est un peu grosse, même en l'absence de grande tempête.


Perspectives de mise en sécurité

Stabilisation du rivage

Dans la mesure où les constructions implantées sur la presqu'île de la Fumée sont très proches du rivage, la première condition de leur sécurité est la stabilité du trait de côte.
Les enrochements qui protègent la partie publique du rivage ont joué leur rôle lors de Xynthia, même s'ils ont nécessité des réparations. Le Département a engagé une étude de définition de leur confortement et on peut espérer que cette partie du rivage restera durablement stabilisée. Toutefois, la hauteur de ces protections, actuellement comprise entre 4,30 et 5,00 NGF laisse passer des paquets de mer dangereux pour les habita­tions non renforcées jusqu'à une trentaine de mètres du rivage. Toutefois, il n'est pas souhaitable de trop les rehausser sous peine de générer des phénomènes de cuvette qui auraient d'autres inconvénients.
Comme souligné par l'étude ISL et constaté de-visu par les experts, les murets privés qui protègent les maisons et les établissement ostréicoles implantés directement au bord du rivage sont très hétérogènes; certains sont robustes, quelques uns ont été détruits ou très endommagés lors de Xynthia mais la fiabilité de ceux qui restent n'est pas assurée. Elle ne peut être attestée que par des investigations (exploitation d'archives, sondages) qui sortent largement de la mission des experts du CGEDD.
La mise en sécurité des maisons qui jouxtent le rivage nécessite, par tronçon délimité par des éléments fiables1, une démarche collective de confortement et de mise à niveau pour garantir que la défaillance d'un élément ne mettra pas en péril les parcelles voisines. Une telle démarche pourrait s'appuyer, avec l'aide de l'Etat et des collectivités territoriales, sur un dispositif analogue à celui créé par l'Agence Nationale de l'Habitat pour les opérations programmées d'amélioration de l'habitat (OPAH) en mettant à disposition un bureau d'études pour la phase projet ; la réalisation des ouvrages d'intérêt collectif nécessiterait la constitution d'une association syndicale.
Il faudra notamment donner aux murets une forme (profil et altitude de crête) qui constitue un bon compromis entre la déflexion des paquets de mer, la conservation d'une vue satisfaisante et la maîtrise des phénomènes de cuvette. Il faudra aussi drainer au moyen de barbacanes, voire de clapets, l'eau amenée par les paquets de mer. On doit s'attendre à aboutir pour les murets de protection à une hauteur de crête de l'ordre de 5,00 NGF, soit sensiblement plus que les murets actuels et, dans certains cas, à des coûts élevés (2 000 à 4 000 Euros du mètre linéaire) mais inférieurs à la valeur des habitations. D'autres parcelles sont dans des situations plus favorables, notamment, sur la cote nord-est, celles devant lesquelles des bassins ostréicoles en béton ont été édifiés.
La faisabilité technique ne semble pas faire de doute lorsque l'ouvrage pourra être fondé sur le substratum rocher, ce qui concerne la plus grande partie du site.
Elle sera très problématique lorsque l'ouvrage repose sur le sable comme c'est le cas pour la plage de la Vierge : ce matériau est mobile subit des variations de cote importantes au gré des tempêtes. En outre la construction d'un mur capable de réfléchir les vagues a généralement pour effet de chasser le sable et de faire disparaître la plage.


Consolidation des constructions

Même avec des murets confortés et rehaussés, les paquets de mer resteront dangereux pour les constructions très proches du rivage : dans les premiers mètres à l'arrière des murets, la solidité des murs doit être vérifiée. Celle des ouvertures, en particulier des grandes baies vitrées, peut faire difficulté jusqu'à trente mètres environ. L'insuffisance du gros-œuvre ne permet pas de conserver la construction. Les baies vitrées peuvent être confortées (volets de tempête, éventuellement vitres feuilletées) pour un coût significatif mais inférieur à la valeur d'une habitation. Là encore, le diagnostic nécessite des investigation maison par maison qui sortent du champ de la mission d'expertise.
Pour les maisons plus éloignées du rivage (une vingtaine de mètres ou davantage), notamment celles qui en sont séparées par le boulevard de la Fumée, la construction, à 15 mètres au moins de la crête de digue, de murs de clôture pleins, de solidité et de hauteur suffisante pour arrêter les paquets de mer (crête supérieure à 5,50 NGF en général), peut permettre, pour un coût abordable, de s'accommoder de façades de qualité courante. Ces clôtures devront être munies de barbacanes pour ne pas se transformer en pièges à eau et équipées de portails capables d'assurer la continuité de la protection au niveau des accès.


Résistance à la submersion

On ne peut espérer empêcher les grandes tempêtes d'inonder le site à la hauteur constatée lors de Xynthia (4,80 NGF sur la Pointe, 4,40 NGF au Port Nord).
En l'absence de niveau refuge, les habitations dont le seuil est un mètre ou davantage au dessous de cette altitude sont dangereuses du seul fait de la submersion.
Seules trois habitations de la presqu'île sont dans cette situation et ont semble-t-il fait l'objet d'accords amiables de vente à l'Etat. Dans le quartier du Port Nord, de nombreuses habitations sont très proches de cette cote. Il conviendra, dans le cadre des prescriptions qui seront appliquées à la « zone jaune » de les équiper de niveaux refuges mais aussi de limiter le « set-up » (surcote due aux vagues) en maîtrisant (en canalisant) les écoulements qui, en période de grande tempête, atteignent ce quartier au travers de la prairie du casino à partir des digues exposées aux vagues ou au travers des propriétés riveraines du boulevard de la Jetée (en veillant à la hauteur et à la continuité des murets).
Il n'est pas souhaitable d'endiguer la rue Eric Tabarly ce qui accentuerait l'effet de cuvette et accroîtrait le danger.


Le cas du camping de la pointe

Les paquets de mer qui peuvent pénétrer dans le site lors des grandes marées sont relativement limités mais constituent un danger pour les occupants de tentes ou même de caravanes et campings-cars. Le site est impropre à l'hôtellerie de plein air.

Mise en sécurité globale du site

Certaines personnes rencontrées ont fait part aux experts de l'idée d'une protection générale du site au moyen d'une digue en enrochements implantées à deux ou trois cent mètres du rivage et capable de briser les vagues.
Il s'agirait d'une solution couteuse (il faudrait compte 150 à 200 m3 d'enrochements de gros calibre au mètre sur au moins six kilomètres, soit environ 50 M€) d'un fort impact visuel et dont la faisabilité environnementale est improbable. Les analyses ci dessus monte que, si l'on cherche à épargner un maximum de constructions, des solutions plus performantes sont envisageables sur la plus grande partie du littoral de la presqu'île de la Fumée. La « solution » de digue brise lame n'a donc pas été davantage explorée.


Conclusions

conclusion
Les habitations qui peuvent être conservées moyennant seulement la mise en œuvre des prescriptions relatives aux « zones jaunes » figurent sur les croquis ci dessous.

Le numéro 72 de l'avenue du Bois Vert ne présente pas de danger en son état actuel. Les numéros 74 et 76, dont le niveau principal est surélevé peuvent être sécurisées moyennant la consolidation des ouvertures du niveau inférieur.
Une grande partie des autres habitations de la zone de solidarité pourrait être conservée moyennant des travaux de confortement et de mise en sécurité d'importance diverse, qui seront le plus souvent de la compétence de chaque propriétaire mais qui devront s'inscrire dans une approche collective pour les parcelles dont la sécurité dépend de ce qui est fait sur les terrains contigus.

Cette approche pourrait prendre la forme d'une mission d'assistance technique et administrative aux maîtres d'ouvrage, fonctionnant sur le modèle de ce qui est pratiqué dans le cadre des opérations programmées d'amélioration de l'habitat.
L'identification des constructions qui pourront être conservées ne sera possible qu'au vu des décisions qui seront prises par les propriétaires au vu des conclusions de cette démarche, notamment en matière de constitution d'associations syndicales permettant la réalisation des travaux d'intérêt commun.
Comme exposé plus haut, on doit s'attendre à ce que seule une partie des habitations concernées puisse bénéficier de travaux permettant leur conservation, principalement celles qui sont construites en retrait du rivage où derrière un muret fondé sur un substratum rocheux d'altitude relativement élevée.
Dans l'attente de ces travaux, des mesures strictes devront être mises en œuvre pour que les constructions non encore sécurisées ne soient pas occupées lors des grandes tempêtes.
Cette exigence d'évacuation préalable sur alerte météo devra être étendue à la plupart des activités présentes sur la presqu'île.
Enfin, les experts appellent l'attention sur le secteur du Port Nord, classé en zone de prescription, où l'aménagement de niveaux refuges dans les habitations et la réalisation de travaux permettant de maîtriser les écoulements sont particulièrement nécessaires.


Retour à la page générale "Expertise des zones de solidarité Xynthia en Charente-Maritime" : (présentation de la mission, éléments de contexte, l'évènement de référence, les critères de dangerosité pouvant justifier une expropriation, les différents sites expertisés)


Outils personnels