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Wikigeotech:Epi drainant

De Wikibardig
épi drainant en section sur un chantier de terrassement

Sommaire

Objectif

L'épi drainant est un dispositif de drainage[1] analogue à la saignée drainante, classiquement utilisé en terrassement pour drainer des points singuliers des ouvrages de terrassement. Il est utilisé pour évacuer les eaux dans les points bas, au passage déblai-remblai, servir d'exutoire à une tranchée drainante (en terre-plein central par exemple) ou encore à une couche drainante ou à la couche de forme en matériau granulaire. Il a été utilisé par le passé pour drainer des surfaces, sous une plate-forme au niveau de l'arase des terrassements mais son efficacité n'a jamais été démontré. Sauf en association à une autre structure drainante de type couche drainante, les épis ne sont plus recommandés pour drainer des surfaces et ne sont pas pris en compte dans le drainage définitif d'une arase.

Schéma type

schéma d'implantation en plan d'épis drainants[1]

Le nom de l'ouvrage provient de leur implantation type en plan qui représente souvent un épi (voir figure).
Ces dispositifs sont peu profonds (habituellement 0,3 à 0,6 m) et leurs largeurs peuvent être variables (0,3 à 1 m). Ils sont réalisés en matériau drainant et contiennent ou non un drain perforé permettant d’accélérer l’évacuation de l’eau. Le drain peut être un drain rond annelé ou non, ou un drain à cunette (type drain routier comme sur la photo).
Leur coupe transversale s’apparente à celle de la tranchée drainante peu profonde. En sol fin colmatant, une enveloppe géotextile est nécessaire.

Mode d'exécution

Peu profonds ils ne posent habituellement pas de problème particulier (réalisés à la pelle mécanique). Il faut cependant veiller à la régularité des pentes (surtout si la longueur est importante).
On veillera à ne pas faire circuler d'engin sur l'ouvrage pouvant écraser le drain.

Pérennité et entretien

Complètement recouverts, ces ouvrages peuvent difficilement faire l’objet d’un entretien régulier sauf s’ils renferment des drains accessibles. C'est pour cette raison qu'ils ne sont souvent utilisés qu'en phase provisoire et rarement pris en compte dans le drainage définitif.
L’essentiel de l’entretien doit se focaliser sur la désobstruction des exutoires pour éviter toute mise en charge qui entraînerait des remontées d’eau dans le dispositif et sur le curage des drains accessibles. L'absence de curage conduit à une obstruction des drains par accumulation de dépôts argileux, de minéralisations diverses (encroûtements calcaires, ferreux, etc.), de dépôts organiques (voile algaire, développement bactérien, etc.).

Éléments nécessaires au dimensionnement

identification des sols selon la norme NF P11-300 et de leur aptitude probable au drainage[1]
  • la géométrie du projet :
    • localisation sur profil en travers et profil en long;
    • profondeur du dispositif ;
    • pente du dispositif ;
    • localisation des exutoires ;
  • existence d'une nappe phréatique (profondeur, variations saisonnières et annuelles, sens d’écoulement, perméabilité) et tous éléments nécessaires au calcul des débits d’exhaure ;
  • la nature des sols encaissants :
    • type des sols : la classification des sols selon la norme NF P11-300[2] permet d'évaluer rapidement l’aptitude au drainage des sols (voir tableau) ;
    • la granulométrie (en particulier le d85 qui correspond à la maille du tamis sur lequel passe 85% du matériau) permet de déterminer l’ouverture de filtration du géotextile.

D’autres éléments de reconnaissance sont utiles pour s’assurer entre autre de la régularité du futur fond de fouille et l’absence d’éléments agressifs vis-à-vis du géotextile.

Références

  1. 1,0, 1,1 et 1,2 Sétra. 2006. Drainage routier. Guide technique. Ref.0605. 94 pages
  2. Afnor. 1992. NF P11-300. Exécution des terrassements : Classification des matériaux utilisables dans la construction des remblais et des couches de forme d’infrastructures routières
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