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Intensité de pluie (HU)

De Wikibardig

Traduction anglaise : Rainfall Intensity

Dernière mise à jour : 13/09/2023

Volume d’eau de pluie précipité par unité de temps et par unité de surface.

Difficulté de la définition d'une intensité de pluie

La pluie est un phénomène discontinu dans le temps et dans l'espace (ceci à toutes les échelles de temps et d'espace). L'intensité d'une pluie ne peut donc être définie qu'en faisant le rapport du volume d'eau tombé pendant une durée donnée sur une surface donnée (unités usuelles : mm/h ou, de façon équivalente et souvent utilisé par les médias, L/m2/h). En pratique, l'intensité d'une pluie observée est donc toujours dépendante de l'appareil qui a permis de la mesurer.

La manière la plus classique consiste à utiliser un pluviomètre, qui cumule les gouttes d'eau reçues dans un cône dont la surface varie, selon les appareils, de 400 à 1 000 cm2. Les appareils les plus utilisés sont les pluviomètres à augets basculeurs qui rajoutent, du fait de la technique utilisée, un niveau de discrétisation ou, de plus en plus, les pluviomètres à pesée. Les durées usuelles de cumul prises en compte varient de quelques minutes à plusieurs heures. Elles sont typiquement de 5 à 6 minutes en hydrologie urbaine.

Dans le cas de l'utilisation d'un radar météorologique, la grandeur mesurée est une réflectivité qui doit être transformée en intensité, généralement en utilisant un recalage sur des mesures pluviométriques. La surface sur laquelle l'intensité est moyennée est alors beaucoup plus grande (de quelques milliers de m2 à quelques km2. Il n'y a pas à proprement parler de cumul sur le temps puisque la mesure est instantanée. Il y a cependant une moyenne qui est faite de façon implicite puisque le signal réfléchi correspond à la pluie contenue dans un volume donné, ce qui intègre de fait des altitudes différentes, donc des temps différents d'arrivée au sol.

Grandeurs associées à l'intensité de pluie

La courbe représentant les variations de l'intensité en fonction du temps est appelé un hyétogramme.

Si la surface de réception considérée est plus importante (de l'ordre de celle des bassins versants), on parle plutôt de lame d'eau. Il est alors nécessaire de tenir compte de la variabilité spatiale des intensités (voir Répartition spatio-temporelle des précipitations).

Valeurs possibles d'intensité

Figure 1 : Pluie tropicale dans une rue de León, au Mexique ; Source : article wikipedia

Les valeurs possibles d'intensités sont extrêmement variables selon la région climatique, la nature de l'événement pluvieux et la durée sur laquelle cette intensité est calculée. En France métropolitaine :

  • Elles varient de quelques millimètres par heure à quelques dizaines de millimètres par heure lors de pluies associées à de larges perturbations océaniques d'origine advective ;
  • Elles peuvent dépasser la centaine de millimètres par heure pendant quelques dizaines de minutes au maximum d'une précipitation convective associée à un orage ou à un cyclone (figure 1).

Nota : En climat méditerranéen les durée d’intensité soutenues (de l'ordre de la centaine de millimètres par heure) peuvent être plus importantes et atteindre plusieurs heures en cas de phénomène stationnaire et de réalimentation des perturbations par de l'air chaud et humide.

Dans le cas de phénomènes cycloniques, les intensités peuvent dépasser ponctuellement 150 à 200 mm/h et se maintenir plusieurs heures apportant des cumuls qui peuvent dépasser le mètre en une journée.

Le record mondial d’intensité sur une période courte est détenu par Unionville aux U.S.A où, le 4 juillet 1956, il est tombé 31,2 mm en 1 minute, soit une intensité de 1 872 mm/h (voir figure 2) !


Figure 2 : Records mondiaux de pluie ; Source : world meteorological organization.

Voir aussi : Intensité-durée-fréquence (courbes).

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