Continuité écologique (HU)
Traduction anglaise : Ecological continuity
Dernière mise à jour : 28/11/2022
Propriété d’un milieu assurant la libre circulation des espèces biologiques entre leur zones vitales dans les différentes étapes de leur cycle de vie.
Importance du concept
Toutes les espèces animales (et même végétales) ont besoin de différents espaces pour se développer : sites de reproduction, d'alimentation, d'hivernage, de repos, etc. Ces sites, qui peuvent parfois être très éloignés les uns des autres, doivent être reliés par des espaces de circulation également adaptés à leurs besoins. A une échelle plus grande le maintien de la diversité génétique nécessite également que le plus grand nombre possible d'individus de la même espèce puissent se rencontrer. De plus comme les espèces sont reliées entre elles par des relations diverses (en particulier associées aux chaines alimentaires), le maillage des espaces à prendre en compte n'est pas strictement celui de l'espèce considéré mais doit également comprendre les maillages nécessaires à toutes les espèces dont elle dépend. Le morcellement des territoires qui interrompt ces nécessaires continuités écologiques constitue donc de fait une menace grave pour la biodiversité (figure 1).

Éléments réglementaire : continuité écologique et trames vertes et bleues
La notion de trame et de réseau écologique s'est développée à partir des années 1990. Elle apparaît clairement par exemple dans la Convention sur la diversité biologique de Rio en 1992. Malgré de nombreuses initiatives, les progrès restent cependant lents car l'aménagement du territoire prime souvent sur la préservation de la biodiversité. Ce n'est vraiment qu'en 2009 et 2010 que les lois Grenelle I et Grenelle II introduisent clairement la notion de continuité écologique dans le droit français et les documents d'urbanisme. En particulier, la loi Grenelle I impose la création d’une trame verte et bleue (imaginée depuis 2007). Elle modifie également l’article L110 du code de l’urbanisme pour y intégrer « la conservation, la restauration et la création de continuités écologiques ».
L'objectif principal de la trame verte et bleue consiste à enrayer la perte de biodiversité (ordinaire et extraordinaire), ceci dans un contexte de changement climatique. Intégrée dans le réseau écologique paneuropéen elle est constituée de réservoirs de biodiversité reliés par des corridors écologiques.
Conçue comme un outil d'aménagement durable du territoire (article R371-16 du code de l’environnement), la trame verte et bleue est strictement encadrée sur le plan réglementaire.
Pour en savoir plus sur les trames vertes et bleues : centre de ressource trame verte et bleue.
Continuité écologique des cours d'eau
La définition retenue par le Ministère en charge de l’écologie est la suivante : "La continuité écologique, pour les milieux aquatiques, se définit par la circulation des espèces et le bon déroulement du transport des sédiments. Elle a une dimension amont-aval, impactée par les ouvrages transversaux comme les seuils et barrages, et une dimension latérale, impactée par les ouvrages longitudinaux comme les digues et les protections de berges, qui peuvent empêcher la connectivité entre le lit mineur et ses annexes (bras secondaires, affluents…)" (voir figure 2).
Cette notion a été introduite par la Directive cadre sur l’eau, comme un élément nécessaire au bon état écologique des cours d'eau.
Pour en savoir plus sur la continuité écologique des cours d'eau : Guide de mise en œuvre de la continuité écologique sur les cours d'eau.

Pour en savoir plus :
- Sordello, R., Conruyt-Rogeon, G., Touroult, J. (2014) : La fonctionnalité des continuités écologiques ; Rapport SPN 2014 - 7 ; 33p. ; disponible sur : http://www.trameverteetbleue.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/140220_-_rapport_fonctionnalite.pdf